Rendre le cancer vulnérable au système immunitaire
Photo Lindsey Wasson/La Presse Canadienne
Des travaux effectués à Montréal pourraient bientôt rendre les tumeurs cancéreuses encore plus vulnérables aux attaques du système immunitaire.
Le docteur André Veillette et ses collègues de l’Institut de recherches cliniques de Montréal ont ainsi mis au point un tout nouvel anticorps qui permet à certaines cellules du système immunitaire de repérer et de détruire des cellules cancéreuses.
«On a trouvé une espèce de réveille-matin, a illustré le docteur Veillette. Ça se lie aux cellules cancéreuses, ça expose ou ça démasque une molécule à la surface des cellules cancéreuses, et boum, ça réveille le système immunitaire.»
Cette découverte s’inscrit dans la lignée des travaux d’autres chercheurs, dont certains qui ont été récompensés d’un prix Nobel, et qui ont fait de l’immunothérapie le développement le plus révolutionnaire et le plus prometteur à survenir dans le domaine de la lutte contre le cancer au cours des quinze ou vingt dernières années.
Cela étant dit, a rappelé le docteur Veillette, ce ne sont pas pour le moment tous les cancers et tous les patients qui peuvent être soignés par immunothérapie, d’où la nécessité de poursuivre les travaux pour identifier de nouvelles manières d’inciter le système immunitaire à aller attaquer et détruire les cellules cancéreuses.
C’est dans ce contexte que le docteur Veillette et son équipe se sont intéressés aux macrophages, des cellules du système immunitaire qui sont non seulement capables de «bouffer» les cellules problématiques, a dit le chercheur, mais aussi d’appeler d’autres cellules immunitaires en renforts.
«C’est une composante du système immunitaire qui est très importante et qui est sous-utilisée dans le traitement de toutes sortes de maladies, y compris dans le traitement du cancer», a dit le docteur Veillette.
Les chercheurs de l’IRCM ont éventuellement mis au point un nouvel anticorps, le Z10, qui démasque une molécule à la surface des tumeurs cancéreuses, les rendant du fait même plus reconnaissables par les macrophages.
Lors de tests effectués sur des souris, l’anticorps Z10 utilisé en combinaison avec des inhibiteurs de point de contrôle (des médicaments qui permettent au système immunitaire d’attaquer le cancer) a engendré la disparition presque complète des tumeurs. Les deux substances doivent toutefois être utilisées ensemble pour obtenir l’effet désiré; il n’y a aucun effet quand elles sont utilisées individuellement.
«C’est beau de faire avancer les connaissances, mais si en même temps tu peux développer de nouveaux outils pour traiter des gens qui sont vraiment malades avec de vraies maladies, c’est là que ça devient excitant», a dit le docteur Veillette.
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