Des saboteurs plantent des clous dans des arbres sur le terrain de Northvolt

Par Stéphane Blais, La Presse Canadienne 4:09 PM - 23 janvier 2024
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La multinationale suédoise a annoncé jeudi dernier que les travaux avaient été temporairement interrompus. suspendu sur le site de McMasterville et de Saint-Basile-le-Grand « par respect pour le processus judiciaire en cours ». Photo Christinne Muschi

Des actes de sabotage ont été commis sur le site de la future usine de batteries de Northvolt en Montérégie, alors que des individus ont planté des clous dans des arbres que l’entreprise suédoise compte abattre.

Dans un échange de courriels avec La Presse Canadienne, la porte-parole de Northvolt, Emmanuelle Rouillard-Moreau, a indiqué que «des individus sont entrés sur le site afin d’insérer des clous et/ou barres à clous dans une centaine d’arbres» dans la nuit de lundi à mardi.

Northvolt a déploré «l’utilisation de ce type de tactiques qui comporte des risques importants pour la sécurité des travailleurs et les communautés avoisinantes, tout en rendant la valorisation des arbres impossible».

Les auteurs anonymes de ce sabotage ont publié une revendication sur le site Montréal Contre-information, un site «qui aspire à fournir aux anarchistes de Montréal un espace pour diffuser leurs idées et leurs actions à travers des réseaux et tendances qui se recoupent».

Les saboteurs appellent «à une mobilisation large contre le projet destructeur que constitue la méga-usine de Northvolt» et demandent à «s’en prendre à cette machine à broyer le vivant en visant ses points faibles». 

Insérer des clous dans les arbres permet, selon eux, de saboter l’équipement et de rendre la déforestation plus coûteuse et dangereuse, car «si une tronçonneuse heurte un clou, celui-ci va abîmer ou briser la chaîne», et ainsi ralentir les activités de Northvolt.

«Sabotons l’équipement, bloquons les chantiers et harcelons les élus à la solde de l’industrie», peut-on lire dans le communiqué.

Gestes inacceptables

Ces gestes «sont tout à fait inacceptables», a réagi en après-midi le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.

«Dans une société libre et démocratique, les gens ont le droit de s’exprimer», mais «si les gens ont des objections à faire valoir, il y a d’autres façons de faire ça», a-t-il indiqué en marge d’une conférence de presse.

Comme il l’avait fait la veille, il a répété que l’entreprise suédoise  était «soucieuse de l’environnement» et «soucieuse de travailler avec la communauté».

Il a qualifié l’arrivée de Northvolt au Québec «d’opportunité générationnelle».

«Soyons fiers, comme Québécois et Québécoises, d’avoir su attirer l’une des plus grandes entreprises à venir s’installer chez nous dans un domaine d’avenir, dans le domaine de l’environnement», a indiqué le ministre Champagne.

Audience reportée

Par ailleurs, l’audience concernant la demande d’injonction déposée la semaine dernière contre Northvolt, qui devait avoir lieu mardi au palais de justice de Montréal, a été repoussée à mercredi.

Dans un communiqué publié mardi matin, la multinationale suédoise a indiqué que cette décision a été prise à la suite d’une demande formulée par la Ville de Saint-Basile-le-Grand et d’une entente entre les parties.

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