Expédition des Premières Nations : les messagers de la réconciliation de passage chez nous

Par Renaud Cyr 2:30 PM - 29 janvier 2024
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Avant le départ en direction d’Essipit, une photo pour immortaliser le passage au Domaine de lac des Cèdres de Longue-Rive. Photo Courtoisie

Les 56 motoneigistes de l’Expédition des Premières Nations ont fait un arrêt à Longue-Rive et Essipit après leur départ de Pessamit le 27 janvier. C’est un total de 3 250 km que les coureurs parcourront pour la réconciliation jusqu’à Wendake près de Québec.

L’expédition vise à faire un devoir de mémoire pour les autochtones ayant fréquenté les pensionnats, les femmes autochtones disparues et à Joyce Echaquan de Manawan décédée en 2020.

L’organisateur de l’expédition Christian Flamand désigne cet éventail de mémoire par le terme « réconciliation », qui a également été au centre de la première édition de l’expédition en 2023.

« Quelque part, il fallait boucler la boucle de la réconciliation et ramener le feu sacré avec toutes les communautés autochtones avec des prises de conscience collective », explique-t-il en entrevue avec le Journal.

Lui-même Atikamekw de Wemotaci en Mauricie, Christian Flamand indique « qu’on ne voyait pas de plans d’action qui se faisaient en travers des communautés au niveau de la réconciliation » et c’est ce qui l’a motivé à organiser une telle tournée.

Le convoi quittera d’ailleurs Jonquière pour Mashteuiatsh aujourd’hui.

Accueils chaleureux

Après un arrêt au Domaine du lac des Cèdres de Longue-Rive où tous les participants de l’Expédition ont été reçus par les propriétaires Kathy Gagnon et Richard Nicolas, également membres de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk (PNWW), un repas chaud a été gracieusement offert par les hôtes.

Le Grand Chef de la PNWW Jacques Tremblay, était heureux de rencontrer la caravane de l’Expédition des Premières Nations, saluant l’initiative de M. Flamand et le courage des participants. Afin de représenter le conseil des Innus Essipit, Jean-François Boulianne a assisté à l’arrivée de l’Expédition au Domaine du lac des Cèdres. 

L’équipe Les Escoumins-Essipit de l’Expédition des Premières Nations, Benoît Gagné et Sylvain Ross d’Essipit.

Les coureurs étaient attendus à Essipit en soirée, et ont reçu un accueil des plus chaleureux après avoir parcouru la centaine de kilomètres qui séparent les deux communautés.

À chaque étape de leur trajet, les coureurs de l’expédition font le plein d’essence et de nourriture, mais aussi le plein de dévotion avec des cérémonies traditionnelles du feu sacré.

« C’était important pour nous d’aller chercher un éveil spirituel au niveau de la réconciliation », révèle l’organisateur.

Après des discours du maire des Escoumins, André Desrosiers, et le chef de la Première Nation des Innus Essipit, Martin Dufour, les participants se sont rassemblés pour le souper communautaire.

L’expédition a repris la route de Jonquière le lendemain et terminera sa course le 10 février dans la nation huronne-wendat à Wendake.

La réconciliation pour tous

La mort de Joyce Echaquan a mis en lumière la discrimination que les autochtones pouvaient vivre, et pas seulement dans les hôpitaux.

Pour Christian Flamand, le travail pour la réconciliation et la fin des discriminations continue de suivre son cours dans les communautés.

« Il y a des communautés où le concept de la réconciliation est plus fort et d’autres où il y a encore du travail à faire. C’est un travail en continu et c’est pour cela qu’on visite les communautés des partout dans la province », a-t-il rappelé.

« De plus en plus, on voit des communautés qui commencent à avoir des résultats significatifs. Il y a des femmes qui commencent à occuper le poste de cheffes par exemple », illustre l’élu concernant l’accès au poste de cheffe de Viviane Chilton à Wemotaci.

Ce dernier indique « profiter de cette tournée pour donner un tape dans le dos aux gens des communautés », afin de leur dire qu’ils sont écoutés et compris dans leurs démarches.

« La réconciliation, ce n’est pas juste un mot de 3 ou 4 syllabes. C’est un grand mot », termine Christian Flamand.

Avec Shirley Kennedy

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