Attaques partisanes: le gouvernement Legault s’excuse deux fois plutôt qu’une

Par Caroline Plante, La Presse Canadienne 3:19 PM - 13 février 2024
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La ministre des Transports et vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault. Photo Jacques Boissinot/La Presse Canadiennne

C’était jour d’excuses à la Coalition avenir Québec (CAQ). 

La vice-première ministre Geneviève Guilbault et le directeur des relations médias du premier ministre, Manuel Dionne, ont tous deux regretté avoir attaqué des députés de l’opposition.

Mme Guilbault a admis, mardi, être allée trop loin en affirmant que le député péquiste Pascal Bérubé avait utilisé les ressources de l’Assemblée nationale à des fins douteuses.

«J’aurais dû être plus précise», a-t-elle écrit sur X, et simplement rappeler que la commissaire à l’éthique enquête sur M. Bérubé en lien avec l’article 36 du Code portant sur l’utilisation des biens et services de l’État.

Menacé de poursuite, M. Dionne a également présenté des excuses au député de Québec solidaire (QS) Vincent Marissal, qui les a acceptées.

Vendredi dernier, M. Dionne s’en est pris personnellement à M. Marissal, après que ce dernier eut raconté que le premier ministre François Legault l’avait croisé dans les corridors de l’Assemblée nationale et traité de «lanceur national de bouette». 

Dans un micromessage qui a depuis été effacé, M. Dionne affirmait que M. Marissal s’était présenté en politique «sur un mensonge», faisant référence au fait qu’il avait nié avoir flirté avec le Parti libéral du Canada.

Il accusait même le député solidaire de Rosemont d’avoir «tourné les coins ronds» lorsqu’il était journaliste. 

Lundi, M. Marissal a dénoncé les propos de Manuel Dionne et réclamé des excuses, en n’excluant pas une poursuite pour atteinte à sa réputation. Le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, a également crié au «salissage».

«C’est non seulement une atteinte à l’intégrité et à la réputation professionnelle de Vincent, (…) c’est aussi une menace indirecte envers tous les députés de l’opposition: faites attention (…) sinon, on va vous le faire payer», a-t-il déclaré.

Mardi matin, M. Dionne s’est finalement amendé, tout en laissant entendre que des attaques de l’opposition étaient non fondées.

«J’assiste à des attaques injustifiées portant sur l’intégrité de nos élus. Elles laissent des marques douloureuses auprès de ces derniers et de leurs familles. Fâché, (…) j’ai commis la même erreur. Je tiens donc à m’excuser auprès de M. Marissal.»

En point de presse, M. Nadeau-Dubois a accepté les excuses de M. Dionne. «Pour nous, la page est tournée sur cette histoire-là. C’est dommage qu’on se soit rendus là, mais là, on tourne la page, on passe à autre chose», a-t-il déclaré.

M. Marissal est à l’origine de plusieurs demandes d’enquêtes à la commissaire à l’éthique concernant les méthodes de collectes de fonds de la CAQ. 

En janvier, La Presse Canadienne a révélé des messages de députés caquistes qui invitaient des élus municipaux à des cocktails de financement du parti en laissant entendre que ce serait une occasion pour faire avancer des dossiers.

Un couple endeuillé a également causé une commotion jeudi dernier en déclarant avoir dû verser 200 $ à la CAQ pour rencontrer la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, pendant deux minutes afin de la sensibiliser aux ravages de l’alcool au volant.

QS a accusé la CAQ d’avoir mis sur pied un «stratagème» de financement, tandis que le Parti québécois (PQ) a évoqué une méthode «systémique» de financement.

Deux élus caquistes, Sylvain Lévesque et Louis-Charles Thouin, sont actuellement visés par une enquête de la commissaire à l’éthique.