Après le pétrole sur Anticosti, l’or dans Caniapiscau

Par Emy-Jane Déry 2:21 PM - 11 mars 2024
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Carte des propriétés de Stelmine Canada dans Caniapiscau. Elle détient un total de 1 815 claims sur 933 km2. Photo courtoisie

Les fondateurs de la compagnie d’exploration pétrolière Pétrolia font désormais dans le minier et continuent d’agrandir leur territoire de recherche dans Caniapiscau, où ils espèrent mettre la main principalement sur de l’or, mais aussi sur d’autres métaux comme le cuivre et le lithium.  

Isabelle Proulx est la présidente et chef de la direction de la société d’exploration Stelmine Canada. Avec son père, André Proulx, elle a fondé Pétrolia. La compagnie fait partie de celles qui ont tenté d’explorer le potentiel des hydrocarbures sur Anticosti.

En 2014, le gouvernement de Pauline Marois avait conclu un contrat, avec des compagnies d’exploration pétrolière, qui prévoyait une implication financière de plus de 100 M$ de Québec. Trois ans plus tard, le gouvernement de Philippe Couillard leur a versé une compensation, après avoir pris un arrêté ministériel pour soustraire Anticosti de tous travaux d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures.

Aujourd’hui, Anticosti fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. 

« C’est notre bébé. C’est sûr qu’il faut tourner la page, mais c’est triste, parce que derrière ça, ce n’était pas juste de produire, mais de produire de façon… en respect avec les communautés et l’environnement », a dit Isabelle Proulx, à propos du défunt projet de Pétrolia sur Anticosti. « On pouvait bâtir tout ce qu’on voulait au Québec, de la façon qu’on voulait. Je trouvais que l’opportunité était là », a-t-elle poursuivi, en entrevue avec Le Nord-Côtier

Isabelle Proulx, présidente et chef de la direction chez Stelmine Canada.

Elle a été vice-présidente du développement des affaires chez Pétrolia et responsable de l’acceptabilité sociale des projets pendant 10 ans. 

« On va chercher le pétrole à l’extérieur, mais on a quand même cette richesse-là. On aurait pu le faire correctement (…) C’est une page qui est tournée, c’est des décisions et il faut avancer », a-t-elle dit. 

Chercheurs d’or

C’est maintenant dans Caniapiscau, à une centaine de kilomètres de Fermont, que la femme d’affaires se concentre. Là-bas, avec la société d’exploration minière Stelmine Canada qu’elle dirige, c’est principalement de l’or qu’elle espère trouver avec ses partenaires. Cela fait maintenant 7 ans que des travaux d’exploration sont menés sur la propriété de Courcy. On s’est même rendu au forage en 2021. L’année suivante, une autre propriété non loin de là, Mercator, a également été forée.   

En 2023, par manque de fonds, il n’y en a pas eu. Il faut dire qu’il en coûte en environ 2 millions de dollars pour mener des forages sur 2 000 mètres. 

N’empêche, le travail de la société se poursuit. 

« On a fait d’autres travaux qui nous ont donné d’excellents résultats et ont fait en sorte que nous avons extensionné des zones potentielles pour l’or », a-t-elle dit. 

Toujours dans Caniapiscau, Stelmine planifie des campagnes de travaux d’exploration sur trois nouvelles propriétés cet été : Atanau, Nikan et Mishtik. De cette façon, Stelmine affirme vouloir diversifier son portefeuille de projets en y incluant des métaux stratégiques. 

« On va prendre l’hélico, on va toujours revenir à notre camp de base. On fera des aller-retour pour prendre des échantillons de roche, de sol », a-t-elle décrit. « C’est vraiment de base. Ça se fait tout à la main. » 

À savoir, quand et si un jour ces travaux mèneront au développement d’une mine, difficile de se prononcer. Il faudra continuer d’accumuler des données convaincantes pour trouver des investisseurs et refaire des forages. 

« Il faut faire la démonstration que ce n’est pas seulement une petite zone, mais que c’est étendu », a résumé Mme Proulx. 

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