La vie de Jean-Luc Kanapé au grand écran 

Par Anne-Sophie Paquet-T. 2:30 PM - 17 mars 2024
Temps de lecture :

La mission de Jean-Luc Kanapé est en vedette dans le documentaire Atiku, gardien du territoire. Photo : Sophie Gagnon/Canopée

« Si le caribou disparaît, c’est une partie de la culture autochtone qui va disparaître ». 

Cette phrase est dite dans le documentaire Atiku, gardien du territoire produit par Canopée.

Il est question de la vie et de la mission de Jean-Luc Kanapé. Natif de Pessamit, il souhaite être en mesure de léguer à ses petits-enfants et aux futures générations la fierté d’être Innu, ce qui inclut l’emblématique caribou forestier.

Celui qui vit à Pipmuacan, sur le territoire ancestral des Innus de Pessamit, est devenu le gardien de la liberté de ces cervidés qui sont en important déclin. 

Cette liberté précaire pourrait se terminer comme pour la plupart des caribous forestiers de Charlevoix, Gaspésie et Val-D’Or, tous placés dans des enclos décidés par le gouvernement du Québec. 

« Ça me fait penser à notre histoire, l’histoire des Premières Nations. Nous vivions de la forêt, aujourd’hui, ils nous ont placés dans des réserves », explique d’un calme notable le protagoniste.  

Un documentaire pour apprendre 

Nicolas Lévesque, cinéaste, a co-réalisé ce documentaire avec Guillaume Langlois. Dans un premier temps, ils voulaient travailler une seconde fois avec Jean-Luc Kanapé. Ils l’ont également fait pour leur amour des animaux sauvages.

« Avant la production, je ne saisissais pas à quel point la façon dont on pratique notre industrie forestière était moins bien développée que dans le reste du pays », avoue M. Lévesque. Il ajoute qu’il ne se doutait pas non plus que ça pouvait affecter autant l’habitat du caribou forestier. « Le film m’a fait découvrir cette réalité », constate-t-il. 

L’alimentation de ces cervidés est détruite par les coupes forestières qui prennent plus de 50 ans à repousser. Se nourrissant principalement de lichen, le caribou forestier est la principale victime de cette industrie. Ses besoins de vastes étendues sont perturbés par les activités humaines au point de l’amener à abandonner certains secteurs de son habitat. La prédation accrue sur le caribou est aussi inévitable avec les chemins forestiers qui facilitent les déplacements des loups. 

M. Lévesque souhaite que la population puisse en apprendre davantage avec cette production. 

Le cinéaste poursuit ses questionnements sur l’industrie forestière, qui pourrait faire l’objet de prochains projets. 

Le documentaire Atiku, gardien du territoire, sera diffusé à la population de Pessamit le 19 mars et est disponible sur la plateforme Tou.tv.

Partager cet article