Palais de justice de Baie-Comeau : « je n’ai jamais frappé ma femme, jamais »
Le procès d’Amir* se poursuivra le 27 mars au palais de justice de Baie-Comeau.
Ce sont ces mots qu’il a prononcés plus d’une fois lors de première partie de son procès. Amir* maintient sa version, il n’a jamais été violent avec sa femme. Jamais.
Du côté de son épouse, c’est une tout autre version que le tribunal baie-comois a entendue, la semaine dernière. « Toi, tu comprends avec la violence », aurait menacé Amir à sa femme lors de nombreux épisodes de violence physique et psychologique.
Étranglement, gifles, coups de poing, morsures, pincements, menaces, dénigrement et manipulation sont des sévices qu’elle aurait vécus depuis un peu plus d’un an, soit peu de temps après leur arrivée au Canada, à Baie-Comeau, en octobre 2022.
Ces événements seraient survenus avant et pendant la grossesse de la dame, selon ce qu’elle a raconté au juge.
Aujourd’hui, à son dernier trimestre de grossesse, la plaignante dit avoir peur de lui, de ses réactions. Son mari lui fait porter le fardeau de ses comportements violents. « C’est de ta faute, c’est toi qui m’as provoqué », lui aurait-il lancé.
Sans pitié, Amir lui aurait ordonné d’arrêter de pleurer durant ses excès de violence et aurait poursuivi ces châtiments puisqu’elle n’obéissait pas.
Une autre version des faits
Du côté de l’accusé, la version est complètement l’inverse. Il n’aurait jamais violenté sa femme, et ce, d’aucune façon. Il prétend que c’est lui qui aurait été victime de brutalité et d’humiliation de la part de sa femme.
Accusation d’infidélité sans preuve, il aurait tenté de gérer la colère de madame lors de plusieurs crises. Avec un coup non intentionnel de la tête, Amir aurait heurté le visage de sa femme lorsque celle-ci aurait délibérément aggravé une de ses blessures à l’épaule.
C’est ce qui expliquerait une partie des photos émises en preuve devant la justice, selon son témoignage en cour, lors duquel Le Manic était présent.
Le 26 février 2024, Amir a été arrêté par des policiers à son domicile. Depuis cette date, il est derrière les barreaux puisqu’il s’agit d’une quatrième plainte enregistrée de voies de fait contre sa femme.
L’accusé prétend, en aucun cas, n’avoir été au courant de ces plaintes. Émotif, il a dit à la cour : « Je n’avais aucune idée de ces plaintes. » « Je suis innocent de toutes ces accusations », a-t-il ajouté.
Remise en liberté
Son avocat, Me Matthieu Métivier, a demandé la remise en liberté de son client une première fois le 1er mars devant le juge Boisjoli lors de sa comparution. « Il est toujours présumé innocent, c’est important de le considérer », avait-il fait valoir. « C’est le rôle du ministère public de vous démontrer que sa détention est nécessaire », avait-il défendu expliquant qu’Amir jurait de respecter la liste de conditions.
Malgré cette demande, le juge avait ordonné sa détention jusqu’à la fin des procédures judiciaires.
La juge Sonia Bérubé a fait de même le 22 mars quand une deuxième demande a été réalisée au milieu de son procès.
Musulman croyant et pratiquant les enseignements du Coran, Amir dit avoir demandé à Allah (Dieu) d’être patient puisqu’une des convictions religieuses est de ne pas pouvoir dormir loin de sa femme.
Le procès se poursuivra le 27 mars au palais de justice de Baie-Comeau pour entendre le contre-interrogatoire de l’accusé ainsi que les plaidoiries de Me Matthieu Métivier, avocat de la défense et Me Laurie Gagné, procureure de la Couronne.
* Pour conserver l’anonymat de la présumée victime, le prénom fictif Amir a été choisi.
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