L’éolien se prépare à Forestville

Par Johannie Gaudreault 6:05 AM - 27 mars 2024
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À titre d’exemple, le nouveau poste de transformation ressemblera au poste Manicouagan, situé près de Baie-Comeau. Photo Hydro-Québec

Le potentiel éolien de la Haute-Côte-Nord est reconnu, mais le réseau électrique n’a pas les reins assez solides pour accueillir un tel projet présentement. Hydro-Québec remédie à la situation par la construction de deux nouveaux postes au nord de Forestville.

Même s’il n’y a pas de projet confirmé pour une nouvelle source d’énergie renouvelable dans le secteur, comme l’assure la conseillère en relation avec le milieu chez Hydro-Québec, Andréanne Jean, la société d’État doit prendre les devants.  

« La première étape avant toute chose, c’est de faire évoluer le réseau pour lui permettre d’éventuellement intégrer de nouveaux mégawatts. Parce qu’aujourd’hui, il ne peut pas le réseau. On prépare la première étape pour permettre au réseau d’être prêt à intégrer une nouvelle source d’énergie renouvelable », confirme-t-elle au journal Haute-Côte-Nord.

La porte-parole l’affirme haut et fort : « Il n’y a pas de projets, partenariats ou de modèles confirmés, mais il y a un potentiel de vent connu dans le secteur de la Haute-Côte-Nord. »

Échéancier : 2030

Le projet, qui comprend deux nouveaux postes électriques (un poste de transformation à 735-315 kV et un poste de sectionnement à 315 kV) ainsi que des lignes de raccordement au réseau existant, en est à la première phase. Leur mise en service est prévue pour 2030, selon l’échéancier déterminé par Hydro-Québec. 

« Le début des travaux pour les postes et les lignes est pour 2027. Pour ce qui est des travaux préparatoires, tout ce qui touche plus les chemins d’accès, par exemple, ça serait 2026 », dévoile Andréanne Jean. 

Depuis le lancement du projet l’an dernier, les responsables sont allés à la rencontre des organismes du milieu, soit le secteur municipal et les utilisateurs du territoire (ZECS et pourvoiries), afin de présenter le projet. 

« L’objectif était de prendre leurs premières préoccupations, s’ils voyaient des opportunités, des commentaires sur le projet. Nous, ça nous a permis de raffiner les zones d’étude de chacun des postes », témoigne la conseillère en relation avec le milieu.

Maintenant, chaque poste possède sa zone d’étude dans laquelle il sera situé ainsi que les lignes de raccordement.

À l’intérieur de cet emplacement, Hydro-Québec procède à des relevés environnementaux et inventorie les milieux humain et naturel.

« Ça vient nous faire connaître très bien les zones d’étude pour savoir l’environnement dans lequel on s’inscrit et comment on peut installer le poste avec le moins d’impact aux niveaux environnemental et humain tout en ayant une faisabilité technique la plus intéressante aussi », explique Mme Jean.

Des échanges importants

« On a eu de bons échanges avec les gens », souligne la porte-parole. La société d’État ne s’arrêtera pas là. Elle souhaite élargir la conversation au fil des semaines et des mois.

« On va aller voir le public et les détenteurs de baux. On va leur demander leurs préoccupations et leurs commentaires sur le projet. Ça va nous aider à encore plus cibler le meilleur site pour les postes », poursuit Andréanne Jean.

Cette dernière témoigne de la pertinence des commentaires obtenus jusqu’à maintenant.

« Ils ont été super utiles pour nous, pour comprendre s’il y a de la motoneige, de la pêche. La réponse est oui. Ce sont des secteurs qui sont quand même très utilisés par le milieu. C’est de voir comment on peut cohabiter, comment on peut s’insérer là-dedans. D’un autre côté, il y a un besoin d’ajouter ces postes-là. Il faut trouver cette espèce d’équilibre. »

Des communications ont également été tenues avec les Innus de Pessamit puisque le projet de construction se dessine sur leur Nitassinan (territoire ancestral). 

Retombées économiques

Les coûts du projet ne sont pas encore estimés par Hydro-Québec. « Cet été, on aura une meilleure idée puisqu’on va raffiner l’ingénierie, on va aller faire probablement des sondages aussi au terrain, faire de la caractérisation. Ça va nous permettre de détailler un petit peu plus le projet », fait savoir la conseillère.

En termes d’emplois, les chiffres ne sont pas fixés non plus, mais de belles opportunités seront créées pour les citoyens et entreprises de la région.

« Il y a de belles possibilités de retombées économiques pour les entreprises locales, d’emplois, de développement d’expertise aussi, énumère Mme Jean. Ce sont quand même des projets majeurs. »

Les nouveaux postes électriques ne comprendront pas de bureaux permanents. Des employés les visiteront régulièrement pour leur exploitation. 

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