« On jurerait un budget provincial. Or, pendant que les libéraux jouent aux apprentis dans les champs de compétence du Québec, on est en droit de se demander qui s’occupe des domaines de juridiction
fédérale », déclare la députée nord-côtière Marilène Gill, à la lecture du budget annoncé par le gouvernement de Justin Trudeau le 16 avril.
Le manque de support envers les compétences des municipalités est flagrant, dit la députée de Manicouagan, ce qui a une incidence sur la Côte-Nord.
« Quand on parle de compétences, il y a des endroits où on aurait pu agir pour la Côte-Nord. Je pense à la question de l’assurance emploi […] ou à notre population vieillissante. Le budget d’hier se voulait un budget équitable entre les différentes générations, mais ce n’est pas ça du tout qu’on voit », exprime-t-elle.
Selon elle, force est de constater que c’est silence radio pour la hausse des pensions de vieillesse ainsi que pour la réforme de l’assurance emploi.
Elle déplore aussi l’imposition au Québec et aux municipalités de priorités fédérales en matière de logement et l’imposition de conditions en infrastructures sous menace de priver les provinces des fonds.
« Il y a aussi la question des pêches. On sait qu’il y a présentement une crise dans le secteur, mais on ne voit pas vraiment de volonté du gouvernement. On a quelques millions pour l’ensemble du Canada », ajoute la députée.
Le gouvernement démontre toutefois une volonté d’aider les communautés des Premières Nations, ce qui est intéressant pour la Côte-Nord. Cela étant dit, Mme Gill y voit un petit bémol.
« Bien sûr que je suis d’accord que des sommes soient allouées aux Premières Nations, mais ce qu’on remarque, budget après budget, c’est que les sommes ne sont pas dépensées. […] On ne sait donc pas si l’argent va vraiment revenir aux Premières Nations », indique-t-elle.
Électoraliste
Le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong, a quant à lui, décrit ce budget « d’électoraliste ».
« On essaie de faire plaisir à beaucoup de monde, […] mais est-ce que ce sera suffisant. La mise en application n’est vraiment pas clair », dit-il. Ce dernier souhaite la clarification des montants qui serviront à aider la réalisation de projets de logements, par exemple.
Autre bémol : l’attente pour avoir accès aux montants d’argent.
« Il y a aussi des montants annoncés qui ne seront pas disponibles avant 2025 », dénonce Marcel Furlong.
Marilène Gill fait le même constat : « L’argent qu’on annonce, on prévoit de le dépenser après 2025 ou 2026. L’élection est en 2025, donc on ne peut savoir quel gouvernement ce sera après. Le gouvernement prévoit un budget qu’il dépensera après son propre mandat. C’est donc très hypothétique. »
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