Un combattant-auxiliaire de Sept-Îles suit les traces de son grand-père

Par Sylvain Turcotte 5:02 AM - 6 juin 2024
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Jérémy Petitpas, sur le terrain, lors d’un des feu de forêt de l’été 2023. Photo courtoisie

On s’en souvient encore. Les feux de forêt au Québec ont marqué l’été 2023. Ce fut aussi l’étincelle pour le Septilien, Jérémy Petitpas. Il a trouvé sa vocation, celle de combattant-auxiliaire auprès de la SOPFEU. Il veut suivre les traces de son défunt grand-père, André Petitpas.

L’été 2023 a permis à Jérémy Petitpas de constater pourquoi travailler à la SOPFEU aura été une passion pour son grand-père.

« Il a fait ça toute sa vie, durant plus de 30 ans. Il était chef de lutte stade 2 », mentionne-t-il. 

Il y a un an, l’homme qui a eu 21 ans en avril répondait à l’appel de la SOPFEU, à la recherche de renfort. Il a suivi la formation de combattants en accéléré. Il n’a pas été retenu au départ. Son tour est venu quand la personne responsable de la base de Baie-Comeau a su qu’il était le petit-fils d’André Petitpas. 

Jérémy Petitpas a fait quelques attaques initiales, lors de l’été 2023. 

Sa première a été dans le secteur de Micoua au nord de Baie-Comeau. Il y avait déjà beaucoup d’hectares brûlés. Il adorait se rendre sur les lieux en hélicoptère, emballé par la vue. 

« Tu entres dans le feu et les gars disent, let’s go, on éteint ça », exprime-t-il. Les combattants sont toujours à la recherche des points chauds, lors des incendies en forêt. 

Jérémy Petitpas adore l’esprit qui règne entre eux. « Tout le monde est bon. Il y a du respect plus que d’autres choses. » 

Il aime le côté physique de ce travail. « Et tu n’as pas le choix d’avoir aussi toute ta tête pour travailler », précise-t-il.  

Ce qui l’anime, c’est qu’il ne sait jamais où il se retrouvera le matin, quand il est à la base. « C’est ce qui m’allume. Il y a toujours un suspense. Tu ne sais jamais ce que tu auras à faire. Tu dois toujours être prêt à partir, avec ta chienne (vêtement de travail) sur le dos. » 

Qu’est-ce que tu retiens de l’été 2023 et des feux de forêt ?

« Nous étions en plein dedans et on savait ce qui se passait. On est un peu des héros. On va au front. Ça me fait un peu penser à l’armée, mais nous, on est des combattants du feu », répond-il. 

Sur les traces

Jérémy Petitpas veut gravir les échelons. Sur la voie de terminer son secondaire 5 aux adultes dans un an, il aspire devenir pompier forestier. « Le but, c’est de finir mon secondaire 5 (critère pour devenir pompier forestier). Je vais repostuler jusqu’à ce que j’aille le poste. J’ai pogné la piqure », assure-t-il. « Je veux en apprendre encore plus et monter comme mon grand-père. Il a souvent été dans les airs. »

Contrairement aux combattants, les pompiers forestiers peuvent être déployés partout dans le monde. « Je suis encore jeune. Ce sont des opportunités de voyager, être logé et nourri, et surtout de faire ma passion. »

S’il a cherché sa voie durant quelques années, Jérémy Petitpas l’aura trouvé à l’été 2023. Ça lui fait chaud au cœur, aussi, quand de ses collègues lui parlent de son grand-père. « Il serait fier de moi, de voir que je suis ses traces, que j’ai trouvé ma vocation. »

L’homme de 21 ans n’attend que le téléphone pour se rendre à la base de Baie-Comeau et aller de nouveau au front.

Jérénmy Petitpas, dans son élément, à bord de l’hélicoptère, à la recherche des points chauds des feux de forêt. Photo courtoisie
Jérémy Petitpas (à droite) en compagnie de son collègue de travail et ami, Gabriel Gagné. Photo courtoisie
André Petitpas (au centre), lors de ses années à la SOPFEU, autrefois la Société de conservation. Photo courtoisie

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