La tournée Jamais sans mon casque est lancée sur la Côte-Nord

Par Johannie Gaudreault 11:43 AM - 10 juin 2024
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La tournée Jamais sans mon casque s’est arrêtée à l’école St-Luc de Forestville le 10 juin. L’activité était également l’occasion de remettre une cinquantaine de casques à des enfants présents. Photo Johannie Gaudreault

Les blessures à la tête surviennent encore trop souvent même si elles sont évitables. C’est le constat de l’organisme Avec Toute ma Tête qui a lancé une tournée de sensibilisation sur la Côte-Nord pour prôner le port du casque protecteur lors des activités récréatives et sportives.

C’est à l’école Saint-Luc de Forestville que se sont réunis le 10 juin le directeur d’Avec Toute ma Tête, Simon Poulin, l’ambassadeur du projet sur la Côte-Nord et député de René-Lévesque, Yves Montigny, la préfète de la MRC de la Haute-Côte-Nord, Micheline Anctil ainsi que la directrice générale du Centre de services scolaire de l’Estuaire, Nadine Desrosiers.

Le Dr Stanley Vollant, porte-parole et ambassadeur de la tournée pour la région, s’est adressé aux jeunes par vidéo. Ensemble, ils ont lancé les activités de sensibilisation qui s’adressent à toute la population, mais plus particulièrement aux jeunes de 12 à 17 ans. Ce sont les plus réfractaires au port du casque. 

La tournée Jamais sans mon casque existe depuis plusieurs années, mais le message vaut d’être répété, selon Simon Poulin. 

« Elle sert à rencontrer les milieux jeunesse, les jeunes et les parents, pour les convaincre de protéger leur cerveau avec la pièce d’équipement qui est le casque protecteur. Dans la pratique de leur sport préféré, lors d’une chute ou d’une collision, il peut faire toute la différence entre une blessure à la tête mineure et peut-être un décès », témoigne-t-il.

Les activités régionales permettront de rencontrer les enseignants d’enseignant physique et à la santé ainsi que des élèves du territoire afin de les impliquer dans des ateliers pédagogiques et interactifs. Ceux-ci visent à les sensibiliser à l’importance du port du casque protecteur et aux conséquences des traumatismes craniocérébraux graves et des commotions cérébrales.

« On veut qu’un jour au Québec, ce soit les éducateurs physiques qui deviennent les ambassadeurs de ces ateliers. C’est un projet qui avance très bien entre autres ici du côté de l’Estuaire. On a une belle ouverture du côté des enseignants. Pour ça, ça prend un travail d’équipe, des gens qui sont derrière ça, qui sont les directions d’école et les Centres de services scolaires », affirme M. Poulin.

Pour passer le message, les ambassadeurs et porte-parole de la tournée sont très importants. Dr Stanley Vollant, chirurgien originaire de Pessamit, prend cette cause à cœur. 

« Comme chirurgien, j’ai vu de nombreuses blessures à la tête qui ont malheureusement été tragiques pour plusieurs personnes, des gens de tous les âges. C’est important qu’on porte un casque lors de nos activités sportives. C’est prouvé que ça diminue le risque de mortalité et de traumatismes crâniens importants qui peuvent amener à la mort cérébrale », a-t-il commenté.

Le médecin lance aussi un message aux adultes. « Il est important d’être un modèle pour nos jeunes. Si on le porte, nos jeunes vont le faire. Le rôle de modèle est vraiment important. Si vous ne le faites pas, les enfants ne le feront pas. On a la responsabilité de s’assurer que nos enfants le portent dans toutes ces activités dangereuses. »

« Plus on va être de gens à porter le casque, à parler des mêmes choses, à passer le même message, plus tout le monde va porter son casque », conclut Simon Poulin.

Une histoire personnelle

Le port du casque protecteur est une cause qui touche de près le directeur d’Avec Toute ma Tête. Il y a 17 ans, son fils Jean-Philippe a été victime d’un accident de planche à neige qui l’a rendu paraplégique. « Sans son casque, il serait en mort cérébrale. Ça bouleverse et ça mobilise le papa », commente Simon Poulin. 

C’est donc trois ans après l’accident qu’il a lancé l’organisme Avec Toute ma Tête. « J’ai des questionnements qui me viennent à l’idée, dans ma pratique sportive à moi du passé et celle d’aujourd’hui. Est-ce que nos milieux, nos pratiques et nos comportements sont sécuritaires au Québec ? La réponse est non. Il y a du chemin à faire », rappelle M. Poulin.

D’ailleurs, l’ancien athlète de haut niveau en profite pour faire la différence entre les commotions cérébrales et les traumatismes craniocérébraux graves.

« Une commotion, c’est moins inquiétant. Le casque permet d’éviter une blessure ou un décès. On n’est dans les blessures évitables avec le port du casque. Il y a encore une grande confusion. Quand les gens entendent traumatismes crâniens, ils envoient tout ça dans la cour des commotions. Tu survis à ça. Il faut changer le discours et ramener les gens à ce qu’est un traumatisme craniocérébral important », fait-il savoir. 

Selon les statistiques du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes, compilées entre 2016 et 2019, 41 % des jeunes de 13 à 17 ans qui ont fait une chute en vélo ne portaient pas de casque. Cette proportion monte à 61 % dans le cas des accidents en planche à roulettes.