Baie-Comeau – Le projet de loi 20, concernant l’enregistrement des armes à feu sans restriction, a été présenté le 19 février par le ministère de la Sécurité publique, ce qui jette les bases de la mise en place d’un registre québécois de ces armes d’épaule.
Julie-Andrée Verville
Dans son projet de loi, le gouvernement du Québec souhaite déterminer les règles d’enregistrement des armes à feu sans restriction, qui représentent plus de 90 % de toutes celles enregistrées à l’heure actuelle au Québec. Il s’agit d’une volonté unanime de l’Assemblée nationale, déterminée à assumer ses compétences en matière d’administration de la justice ainsi que de propriété et de droits civils. «La tenue d’un tel registre et sa consultation s’avèrent extrêmement utiles dans des cas de situation d’urgence, entre autres, en matière de violence conjugale, de prévention du suicide, de trafic ou contrebande d’armes, de prise d’otage. Il s’agit de soutenir les agents de la paix dans leur travail d’enquête et d’opération sur le terrain. Si une seule vie peut être sauvée, il est de notre devoir d’agir», a déclaré le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, alors accompagné de porte-parole des partis d’opposition, de divers groupes appuyant le registre et de représentants policiers.
Alors que le gouvernement fédéral a aboli l’enregistrement obligatoire des armes à feu d’épaule et veut détruire les données relatives à l’enregistrement des armes à feu sans restriction inscrites au registre, Québec souhaite le maintien intégral du registre. Cette vision est partagée par les organisations policières du Québec, de même que par plusieurs organismes qui travaillent en matière de santé et de sécurité publique ainsi que par les familles des victimes des tragédies survenues dans la province.
Des chasseurs mécontents
Le président de l’Association des chasseurs et pêcheurs Manic-Outardes (ACPMO), Claude Fortin, voit la venue de ce registre négativement, jugeant que l’obtention d’une arme à feu est déjà laborieuse. «Les chasseurs ne sont pas des criminels. Ils font déjà leur cours de maniement d’armes à feu et leur arme est enregistrée en partant. Ce projet de loi, c’est jeter l’argent des contribuables par les fenêtres. C’est déjà compliqué d’acheter des armes. Les criminels peuvent prendre une autre arme. On se mettra pas à enregistrer les couteau de cuisine», soutient-il.
Ayant discuté avec son conseil d’administration, Claude Fortin n’est pas le seul à abonder en ce sens. «C’est déjà très contrôlé, notamment avec la loi 9 pour les armes à feu à autorisation restreinte. La majorité des détenteurs d’armes longues ou sans restriction, ce sont des chasseurs. Le projet est complétement inutile», mentionne M. Fortin. Le mouvement Tous contre un registre québécois des armes à feu a mis sur pied une pétition pour le retrait du projet de loi 20.
Photo : Dans la région, l’Association des chasseurs et pêcheurs Manic-Outardes ne voit pas d’un bon œil la création d’un registre pour les armes à feu sans restriction, alors que 90 % de celles-ci sont détenues par des chasseurs.
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