Le Messager de l’Iris vide son encrier

28 août 2013
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Baie-Comeau – Le Baie-Comois Dave Dubé, connu sous le nom de scène Messager de l’Iris, vient de sortir son premier album, qu’il signe J’vide mon encrier. Ce disque de hip hop conscient, riche en valeurs humaines et en réflexions, devrait être disponible chez les disquaires dès le 1er septembre.

Julie-Andrée Verville

Depuis qu’il est jeune, le Messager a toujours été attiré par la musique et les mots. C’est au secondaire qu’il s’est mis à écrire des textes de façon plus sérieuse. À l’âge de 15 ans, sa passion s’est portée vers le hip hop, influencé particulièrement par le collectif IAM. Il a donc commencé à travailler avec ardeur pour faire reconnaître ses talents d’auteur-interprète en prêtant sa voix lors de plusieurs spectacles présentés sur la scène locale, à Baie-Comeau. Quelques années plus tard, il est récompensé, en remportant les honneurs de la finale locale de Cégeps en spectacle, qui lui a permis de s’illustrer lors de la finale régionale de l’événement, à St-Félicien.

En se dirigeant vers des études comme enseignant de l’éducation physique à l’Université Laval, le Messager de l’Iris a eu plus d’occasions de se faire valoir sur scène. «J’ai pu accumuler plusieurs expériences et rencontrer, lors de différents spectacles, des personnes qui allaient devenir des collaborateurs pour mon album», explique le jeune homme. Le Messager de l’Iris est alors amené à participer à des concours de hip hop qui l’ont littéralement propulsé, parfois jusqu’à la finale, tels que Boom en 2011, dans lequel il a présenté un slam réfléchi et un morceau de rap conscient. Quelques mois plus tard, il est sélectionné parmi plus de 100 artistes pour participer au concours Ma première chance.

Un premier disque

C’est en 2010 que le projet de créer un album a de plus en plus pris forme dans l’esprit de Dave Dubé. Cela correspondait aussi au moment où son écriture avait pris de la maturité et que plusieurs autres artistes étaient prêts à collaborer avec lui. À la fin de 2011, le rêve est devenu tangible, alors que le Messager entrait enfin au studio Essentiel Productions pour l’enregistrement des morceaux.

Sur l’album J’vide mon encrier, alors qu’il signe tous les textes qu’il chante, le Messager s’entoure de confrères pour la composition de la musique. Ainsi, 4e Régiment, Anno Domini, 2Deep, Farfadet et Life and Death signent tous la musique d’au moins une pièce de ce disque, qui en comporte 11 au total. En duo et parfois en trio, il rappe aux côtés de Mel Black, la Mélissa Bédard de Star Académie, L’ArtDfacts, Psycadélick, Feuilles et Racines et deux artistes de Baie-Comeau, Alex Bossé (JAB) et Kevin Fournier (Fernito Brigante). «Avec ces collaborations, ça apporte des opinions différentes, ça donne une saveur et une profondeur aux chansons», mentionne Dave Dubé.

Transmettre un message

Pour Dave ou le Messager de l’Iris, la musique et les paroles qu’il communique ne sont pas simplistes, au contraire, elles transportent un propos. Le choix du nom d’artiste du Baie-Comois n’a pas non plus été laissé au hasard. «L’iris, c’est ce avec quoi je vois, mais c’est aussi l’iris versicolore, l’emblème du Québec, ma fierté. L’iris, c’est donc un reflet de ce que je suis et de ce que je vois par rapport aux débats de société. Dans mon rap, tout ce que je dis est conscient, c’est ça le filon d’or, il y a un message à passer. Ce n’est pas superficiel», précise Dave Dubé.

Le visuel de l’opus, qui peut sembler noir de prime abord, se réfère directement aux émotions. Prenant la place d’un encrier, le muscle cardiaque illustre la façon dont le chanteur utilise son cœur pour parler et la plume est son outil. «C’est un rap qui est conscient, qui vient des entrailles. Je parle de thèmes comme l’amour, l’espoir, l’environnement, la surconsommation, les classes sociales, les apparences. J’ai toujours eu des valeurs personnelles et je les transmets, surtout aux jeunes. Si ça peut leur faire changer de mentalité, j’aurai réussi», admet le rappeur, qui veut faire raisonner et ébranler les idées préconçues des gens.

 

Photo : Natif de Sept-Îles, mais ayant habité à Baie-Comeau depuis l’âge de 4 ans, le Messager de l’Iris, de son nom de scène, ou Dave Dubé, de son vrai nom, a toujours eu la Côte-Nord et le Québec comme racines profondes. Les textes de J’vide mon encrier sont imprégnés de celles-ci. (Courtoisie Dave Dubé)

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