Baie-Comeau – Après avoir été victime d’un incendie le 19 décembre, l’usine Scepter de Baie-Comeau est face à des décisions importantes quant à son avenir. Quelque 18 scénarios différents sont évalués, incluant une reconstruction sur le site actuel, une relocalisation à Baie-Comeau et un déménagement à Bécancour.
Julie-Andrée Verville
La direction de l’usine de recyclage d’aluminium se penche actuellement sur plusieurs scénarios possibles. Chacun d’eux sera analysé en détail, avec les avantages et inconvénients qu’ils comportent, afin d’en arriver à une décision finale, qui devrait être prise au mois de mars par le propriétaire. «C’est très émotif comme décision. Notre désir, c’est de rester à Baie-Comeau pour le côté local. C’est seulement l’analyse complète qui va amener la meilleure solution», explique la directrice de l’usine de Baie-Comeau, Mariane Bernier, qui sera impliquée dans le processus décisionnel.
Sachant que le bâtiment vient d’être confirmé perte totale par son assureur, l’entreprise en est à évaluer s’il vaut la peine de reconstruire sur le même site. Si elle déménage, elle pourrait obtenir une réclamation d’assurance de 30 à 40 % moindre, une éventualité peu attrayante. Toutefois, en demeurant à sa place actuelle, d’autres aspects, tels que le dénivelé du terrain, ne correspondraient plus aux nouvelles exigences de l’entreprise. «Le site actuel est toujours dans les scénarios possibles, mais avec la cour en dénivelé, ce n’est pas l’idéal», précise Mme Bernier.
Même si l’édifice est jugé perte totale, la direction effectue actuellement une expertise avec le Groupe-conseil TDA, afin de voir si des parties de la structure pourraient être récupérables. Le rapport devrait sortir la semaine prochaine et permettre d’avoir une meilleure idée des coûts et de l’envergure de la future construction.
Scepter a aussi songé à s’installer dans un bâtiment déjà existant, mais, de prime abord, aucun endroit ne semble convenir à ses activités. Dans les pistes de solutions envisagées, l’entreprise pense aussi à reconstruire ses installations dans le Centre-du-Québec, étant donné que son principal client est l’aluminerie Alcoa de Bécancour. Elle a déjà visité des terrains dans ce secteur.
Fermeture envisagée
Plusieurs facteurs sont à considérer pour l’entreprise avant de se lancer dans une reconstruction, notamment le côté économique. Avec les négociations actuellement en cours entre Alcoa et le gouvernement, Scepter n’écarte pas l’éventualité d’une fermeture de ses installations de Baie-Comeau. «La fermeture définitive fait partie des scénarios, mais ce n’est pas le chemin préconisé. Cela pourrait arriver dans le cas où nos clients, surtout Alcoa, n’auraient plus besoin de nous. […] On a toujours cette épée de Damoclès sur nos têtes. Si elle ferme ses usines, on n’a plus lieu d’être», soutient la directrice de l’usine.
Le transport des résidus des opérations, qui sont actuellement envoyés vers le site de dépôt définitif de matières dangereuses résiduelles de Ragueneau et vers les États-Unis, est un autre facteur qui pèse lourd dans la balance de relocalisation de l’entreprise. Le temps nécessaire à la reconstruction est aussi non négligeable, puisque la direction vise un début des travaux au printemps, si cette avenue est privilégiée.
Créatrice d’emploi
Employant 26 travailleurs en temps normal, l’usine de Baie-Comeau tient aussi à ses employés et à continuer de faire profiter la région de ses activités. «On tient à notre main-d’œuvre. Le but est de les retrouver lors de notre redémarrage. Parmi nos travailleurs, il y a en a de 31 ans d’expérience jusqu’à des travailleurs depuis quelques mois», ajoute Mariane Bernier, qui pense aussi aux retombées pour le milieu, évaluées à quelque 3 millions $.
Pour l’heure, la direction a relocalisé ses bureaux administratifs, au 55, boulevard Comeau, afin de poursuivre ses activités sans nuire à ses fournisseurs et clients. Après avoir été vidée et nettoyée, l’usine devrait bientôt être rasée pour éviter tout accident.
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