… et mènera ses affaires différemment!

1 juillet 2014
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Baie-Comeau – Pour être véritablement portés par le vent d’optimisme qui les anime, les commerçants de Place La Salle reconnaissent qu’ils ont un travail d’introspection à faire. Mais les Baie-Comois auront aussi leur mot à dire dans le succès de leur centre-ville.

Gabriel Turpin-Crête

Lorsqu’interrogés sur la situation économique de Place La Salle, la plupart des commerçants rencontrés par Le Manic considéraient que l’achalandage était resté stable, voire en légère hausse. Si certains de leurs voisins ont vécu des moments difficiles, ils hésitent à avancer des explications. Le directeur général de la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) Manicouagan, Martin Ouellet, a accepté de livrer son interprétation du contexte économique récent.

«Le marché de Baie-Comeau n’est plus le même que celui d’il y a dix ans, cinq ans ou même un an. Dans les contextes de turbulence, c’est le moment de prendre action et de ne pas lâcher», a-t-il souligné d’emblée. «Ce n’est pas la spécialisation qui fait que c’est difficile, c’est la façon dont tu mets le produit en marché», déclarait M. Ouellet, citant en exemple les succès des boutiques Trés’Arts d’ici et du Père Jos. «Je pense que les entreprises [qui ont fermé] ont peut-être eu une certaine lacune à ce niveau-là, mais je ne les accuse pas. On a mis beaucoup d’emphase sur le contexte externe, mais ce n’est pas juste ça», exposait M. Ouellet.

Responsabilité partagée

La création du réflexe d’achat local chez la population est régulièrement évoquée par certains commerçants comme l’une des pièces maîtresses de la survie des centres-villes du Québec. Le propriétaire de la Manufacture de savons Borale, Vincent Imbeault, souhaiterait voir les Baie-Comois emboîter le pas : «Il faut que la population de Baie-Comeau prenne le temps de venir nous encourager, de nous découvrir, c’est vital. Il faut essayer d’éveiller les gens à l’achat local. Un commerçant qui a du succès finit par enrichir la collectivité», soutenait M. Imbeault, mettant en exergue l’importance des PME qui engagent des étudiants, paient des taxes et, ultimement, font vivre leur communauté. «Si chaque personne de Baie-Comeau achetait quatre barres de savon par année, je serais capable d’engager plus d’employés, de grossir», a-t-il donné en exemple.

La directrice des ventes du Manoir du Café, Marie-Pier Lepage, reconnaît les mérites de l’achat local, bien qu’elle considère que la symbiose entre les commerçants et le public constitue la clé de voûte de la pérennité et de la vivacité du centre-ville. «Comme entrepreneurs, nous mettons tous les bouchées doubles. C’est un travail d’équipe entre clients et entrepreneurs. Je pense que le public doit mettre la main à la pâte», a suggéré Mme Lepage. «Nous, on reste positif, c’est vraiment la clé du succès», a-t-elle tenu à souligner, ajoutant : «on sait qu’on est supportés par les gens de Place La Salle», puisque les employés et membres de l’organisation du Manoir fréquentent les autres commerces du centre-ville et que cela est réciproque.

Photo: Le Manic

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