La morosité économique marque la Manicouagan en 2015

Par Charlotte Paquet 30 Décembre 2015
Temps de lecture :

Brigitte Martel.

Baie-Comeau – L’année 2015 tire à sa fin. C’est l’heure des bilans pour tout le monde. La région Manicouagan s’apprête à tourner la page sur des mois difficiles pour l’économie. Cette morosité a grandement marqué les gens, comme le révèle un vox populi effectué à quelques jours de Noël.

Invitée à cibler ce qui a retenu son attention au cours de la dernière année dans l’actualité manicoise, Brigitte Martel parle du ralentissement économique. «Les commerces ont perdu de l’achalandage. On vient ici et parfois, même si c’est le temps des fêtes, il n’y a pas grand monde. C’est un signe», affirme celle qui était attablée dans l’aire de restauration du Centre Manicouagan lors du passage du Manic. Mme Martel dit espérer une reprise pour 2016.

Sandra Tremblay jette aussi un regard un peu triste sur l’année qui se termine. En plus de l’intimidation et des suicides, les pertes d’emplois l’ont touchée. «Il n’y a pas grands projets présentement. Et là, il y a Port-Cartier qui vient de perdre son usine de silicium. On souhaite qu’en 2016 il y ait plus de projets, plus d’emplois et plus de support et d’aide pour contrer l’intimidation et le suicide», raconte-t-elle.

Sandra Tremblay.

Sandra Tremblay.

 

Heureux retraités, mais…

Pour leur part, Marc Vaillancourt et Michel Malouin analysent 2015 avec un sentiment plutôt pessimiste. Faisant partie des 500 retraités de 2013 de l’aluminerie Alcoa, ils se considèrent chanceux, mais quand ils regardent autour d’eux, ils se désolent.

«Ce qu’on remarque, c’est qu’il n’y a plus rien dans la ville de Baie-Comeau. Les commerces ferment. On vit des coupures partout. Nous, on est à la retraite, ça va bien, mais on regarde ce qui se passe et on réalise notre chance» – Marc Vaillancourt.

«Tout augmente aux alentours, mais les salaires n’augmentent pas. Les gens ont de moins en moins d’argent. On voit des gens arriver à la Cuisine collective Les Écureuils et demander des paniers en pleurant», souligne M. Malouin, qui cuisine en groupe sur une base régulière. Les pertes d’emplois survenues en 2015 l’attristent.

Marc Vaillancourt et Michel Malouin.

Marc Vaillancourt et Michel Malouin.

 

Si M. Vaillancourt évite d’y aller de prédictions pour 2016 en disant préférer vivre au jour le jour et profiter de chaque moment, son copain de retraite, lui, s’inquiète. «J’espère, mais je n’ai pas trop confiance. Il y a trop de pertes d’emplois. Je suis sûr qu’il va y avoir des boutiques qui vont fermer après les fêtes», souligne-t-il.

Ralentissement et austérité

Josée Levasseur.

 

Josée Levasseur poursuit dans la même veine. Selon elle, ce sont «les pertes d’emplois et les coupures en général» qui l’ont frappée en 2015. «Il n’y a pas d’ouvrage. On dirait que Baie-Comeau est en déclin. Il n’y a pas grand-chose», mentionne-t-elle.

Mme Levasseur ajoute que c’est toute la Côte-Nord qui a connu des jours difficiles. Pour la prochaine année, elle dit espérer une reprise économique, un petit boum économique pour tout le monde», comme elle le dit si bien.

Enfin, le climat d’austérité créé par le gouvernement du Québec, c’est ce que Lili Marin retient de 2015. «Les coupures du gouvernement, c’est ça qui m’a marquée», note-t-elle.

À l’emploi du CPE Au carré de sable, Mme Marin entrevoit 2016 avec une certaine appréhension, surtout qu’il y aura renégociation de convention collective pour elle et ses collègues de travail. «Le gouvernement a coupé beaucoup dans nos budgets», dit-elle.

Lili Marin.

Lili Marin.

Partager cet article