Selon la banque CIBC, Les «baby-boomers» canadiens hériteront de 750 milliards de dollars au cours des dix prochaines années

6 juin 2016
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COMMUNIQUÉ

TORONTO – Au cours de la prochaine décennie, environ 750 milliards de dollars seront transférés aux baby-boomers canadiens. Il s’agira du transfert de richesse le plus important de l’histoire du Canada et celui-ci pourrait avoir des répercussions économiques importantes, révèle un nouveau rapport de Marchés des capitaux CIBC.

À l’heure actuelle, au Canada, il y a un peu plus de 2,5 millions de personnes âgées de plus de 75 ans, et près de 45 % d’entre elles sont veuves, indique le rapport. Le nombre de personnes âgées a augmenté de 25 % au Canada par rapport au niveau observé il y a dix ans.

« Nous estimons qu’au cours de la prochaine décennie, environ 750 milliards de dollars changeront de mains. C’est près de 50 % de plus que le montant estimatif des héritages reçus au cours des dix dernières années », affirme Benjamin Tal, économiste en chef adjoint  au Marchés des capitaux CIBC et auteur du rapport Le boom des héritages – À quoi devons-nous nous attendre? « Le transfert devrait accroître l’actif des Canadiens âgés de 50 à 75 ans de pas moins de 20 %. »

Le nombre de Canadiens âgés de 75 ans et plus sera encore plus grand au cours de la prochaine décennie et cette cohorte sera non seulement la plus importante jamais enregistrée, mais aussi la plus fortunée, avec une valeur nette totale estimée à 900 milliards de dollars.

M. Tal s’attend à ce que ce transfert de richesse, qui se produira lorsque les boomers approcheront l’âge de la retraite, change le portrait de la retraite au Canada. Il aura également une incidence sur plusieurs aspects de l’économie, notamment la participation au marché du travail, les marchés immobiliers, et transformera l’inégalité des revenus en inégalité des richesses.

Un peu plus de la moitié des Canadiens âgés de 50 à 75 ans ont reçu un héritage, et la moitié d’entre eux l’ont reçu au cours des dix dernières années, indique le rapport. L’héritage moyen s’est fixé à 180 000 $, les montants les plus élevés ayant été enregistrés en Colombie-Britannique, sans doute en raison de la valeur élevée des propriétés dans la province, explique le rapport.

La répartition inégale de l’héritage moyen par province est le premier indice que des renseignements intéressants se cachent derrière ces données, affirme M. Tal.

En mettant l’accent sur la répartition par revenu, il est évident que les Canadiens qui sont déjà dans des fourchettes de revenus plus élevées reçoivent plus d’argent. L’héritage moyen des personnes qui gagnent plus de 100 000 $ est près de trois fois plus élevé que celui des Canadiens dont les revenus sont moins élevés, dit M.Tal . Il en va de même pour la répartition par niveau d’études : les personnes ayant un niveau d’études supérieur ont reçu un héritage considérablement plus élevé.

Le rapport révèle également qu’environ 40 % des personnes à revenu élevé ont indiqué avoir épargné ou investi leur héritage, tandis qu’une plus grande part des Canadiens à plus faible revenu ont utilisé cet argent pour des dépenses courantes.

« Autrement dit, si la richesse n’est pas répartie également dans la société, les héritages accentueront la tendance et amplifieront les inégalités », pense M. Tal.

L’économiste fait remarquer que ce transfert de richesse pourrait avoir différentes répercussions sur l’économie selon l’utilisation qui en est faite. Un ménage type pourrait accroître ses dépenses actuelles et futures et, par conséquent, diminuer son épargne. Selon la taille de l’héritage, certaines personnes utiliseront leur héritage pour prendre leur retraite ou voyager, alors que d’autres quitteront le marché du travail pour devenir travailleur autonome ou lancer une petite entreprise. Il affirme que certains bénéficiaires pourraient utiliser une partie de l’argent pour faire des donations entre vifs à leurs enfants ou autres membres de la famille.

L’important transfert de richesse intergénérationnel qui se produira au cours des vingt prochaines années souligne également l’importance d’avoir des discussions sur la planification fiscale et successorale ainsi que sur l’héritage familial, affirme Peter Lee, directeur général et chef, Gestion privée de patrimoine CIBC et CIBC Wood Gundy.

« Ce transfert de baby-boomers à baby-boomers et à la génération X nécessite un plan clair et réfléchi ainsi que des discussions familiales saines afin de s’assurer qu’aucune richesse ne se perd dans le transfert », ajoute M. Lee.

(Source : CIBC)

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