Pessamit et le député déplorent la conduite d’Hydro
Le député sortant et candidat du Parti québécois, Martin Ouellet, a convié les médias, jeudi matin, pour dresser un bilan positif de sa campagne. Photo Le Manic
Baie-Comeau – La pensée du conseil des Innus de Pessamit et celle du député de René-Lévesque se rejoignent sur la décision d’Hydro-Québec de hausser le niveau du réservoir de Manic-5. Les deux déplorent la façon de faire de la société d’État dans ce dossier.
« Ils sont rois et maîtres sur le territoire, ils font ce qu’ils veulent. Hydro-Québec a le devoir de mieux informer le public. C’est un manque flagrant de la part d’une société d’État », lance le conseiller spécial au secteur Ressources et territoire du conseil, Jack Picard. « On ne sait rien, ajoute-t-il. On les a rencontrés il y a deux semaines et on a eu zéro document, que du verbal. »
« On a dit à Hydro : Vous ne pouvez pas faire ça, vous allez ennoyer des bâtiments, enchaîne le conseiller. On nous a répondu qu’ils étaient dans leur droit, selon le décret des années 60. Mais ça fait 40 ans que le niveau du réservoir est un peu plus bas que 345 mètres (au-dessus du niveau de la mer) et là, ils veulent se rendre à 359 mètres? Quinze mètres de hauteur, ça fait de l’eau, ça. »
Jack Picard a souligné que Pessamit écrira bientôt au ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques pour qu’il oblige Hydro à faire une étude d’impact sur l’environnement en rapport avec la hausse du réservoir. Il craint notamment pour le niveau de mercure dans l’eau, qui risque de grimper en raison des nombreux arbres qui ont poussé au fil des ans autour du plan d’eau à la forme caractéristique.
« Le mercure, c’est une de nos inquiétudes. Une autre est de savoir précisément la superficie qui sera ennoyée. Ça, personne ne semble le savoir, a lancé le conseiller spécial. On n’explique pas non plus comment Hydro va répondre à la demande pendant que Manic-5 stockera son eau. On en déduit que les autres centrales du complexe Manic-Outardes et celles de la rivière Betsiamites vont produire à leur maximum. »
Une décision de Montréal
Quant à Martin Ouellet, il n’a pas mâché ses mots. « Ce qui me fait le plus rager, c’est probablement quelqu’un à Montréal qui a pris cette décision, qui s’est dit : ben, ça doit être comme dans les années 80, y’a pas de chalets, y’a pas de station scientifique, y’a pas d’infrastructures, ça fait qu’on hausse le niveau, on envoie ça à la région et ça finit là », a tonné le député.
M. Ouellet s’est dit « absolument étonné » quand il a appris la chose il y a près de trois semaines. « Le pdg d’Hydro est venu en commission parlementaire en septembre nous parler de toutes sortes de choses, dont la transparence, mais on n’a jamais entendu parler de rehaussement de niveau de réservoirs. Ils ont raté une belle occasion d’être transparents », a-t-il fait valoir.
« On aurait pu avoir des cartes, une idée des impacts, avant d’agir, mais Hydro ne sait même pas comment ça va inonder sur le territoire, enchaîne M. Ouellet. Oui, ils ont le droit de faire ça, mais ils ont aussi le devoir de bien informer la population sur les conséquences des gestes qui sont posés. »
Hydro-Québec
Du côté d’Hydro-Québec, on affirme avoir été proactif dans le dossier. Dans un communiqué émis vendredi, la société d’État indique que la hausse se fera de façon très progressive et qu’elle a rapidement contacté ses partenaires du milieu, soit des représentants du conseil des Innus de Pessamit, des MRC de Manicouagan et de Caniapiscau, de la Station Uapishka, de la Société du Plan Nord, ainsi que le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, le ministère des Forêts et de la Faune et des Parcs ainsi que le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
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