Un orgue Casavant destiné à la cathédrale

Par Charlotte Paquet 29 mars 2017
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Baie-Comeau – La cathédrale Saint-Jean-Eudes de Baie-Comeau s’enrichira de l’orgue Casavant d’une église condamnée à la démolition dans le diocèse de Québec. Sans un certain concours de circonstances et la générosité de l’artiste Mario Pelchat, le projet piloté par le curé Yves Lemieux n’aurait probablement jamais vu le jour.

Mario Pelchat a lancé, la semaine dernière, Agnus Dei, un album de chants liturgiques qu’il a enregistré avec une chorale composée de huit prêtres de Québec. Il a choisi de verser les redevances des ventes à une œuvre caritative, comme cela se fait souvent lorsqu’il est question d’albums religieux ailleurs dans le monde.

Membre de la chorale, l’abbé Julien Guillot, de la paroisse Notre-Dame-de-Rocamadour, a sensibilisé Mario Pelchat au sort du magnifique orgue Casavant de l’église Saint-François d’Assise. Fermé au culte depuis quelques années, c’est la démolition qui attend le bâtiment religieux dans les prochains mois.

L’orgue sera sauvé et restera même au Québec, contrairement à d’autres en surplus qui ont été vendus aux États-Unis, en Norvège et en Finlande ces dernières années.« Le diocèse de Québec a fait la réflexion que le patrimoine religieux du Québec était en train de se disséminer partout dans le monde », mentionne le curé de la paroisse Saint-Jean-Eudes.

Avec l’aide de la vente d’Agnus Dei et d’autres contributions, l’abbé Lemieux est bien confiant de réunir la somme de 350 000 $ à 400 000 $ pour le démontage de l’instrument, sa restauration, son transport et son installation dans l’église de Baie-Comeau. Il est aussi possible que Mario Pelchat offre un spectacle- bénéfice chez nous dans les prochains mois.

Orgue usagé recherché

Le curé de la paroisse Saint-Jean-Eudes raconte les étapes franchies jusqu’ici. Au début de l’année 2016, des démarches ont été entreprises pour réparer l’orgue Baldwin actuellement en place dans la cathédrale.

Les recherches ont permis de constater la disparition de la compagnie et l’impossibilité de trouver des pièces de rechange en Amérique du Nord. « Une église sans orgue, ça ne va pas bien », souligne l’abbé Lemieux.

La possibilité d’acheter un orgue neuf a été évoquée, mais il en aurait couté au minimum 200 000 $, ce qui était impensable en raison de la situation financière de la paroisse. « On s’est mis à la recherche d’un orgue de seconde main. J’ai été en démarches avec le diocèse de Québec, car je savais qu’il fermait des églises », explique-t-il.

Au fil de ses échanges, le curé Lemieux a appris que trois orgues électroniques venaient de trouver preneurs, mais que l’orgue Casavant restait disponible. On le lui a offert. « C’est un cadeau et on ne refuse pas un cadeau », raconte-t-il.

Dans les faits, parmi les églises ayant levé la main pour l’achat d’un orgue excédentaire du diocèse de Québec, la cathédrale Saint-Jean-Eudes était la seule suffisamment grande pour accueillir l’instrument de la compagnie Casavant, dont des représentants sont déjà venus à trois reprises à Baie-Comeau. Même si un cadeau, ça ne se refuse pas, il est évident dans l’esprit du curé baie-comois que, sans le souci de Mario Pelchat de soutenir financièrement un projet issu du diocèse de Québec, la paroisse de la cathédrale aurait dû décliner l’offre.

 

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