Un glissement de terrain mène à l’évacuation de trois propriétés à Pointe-Lebel

Par Charlotte Paquet 29 mai 2017
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L’important glissement de terrain a créé un talus d’une hauteur d’environ 16 mètres. Photo France Boissinot

Baie-Comeau – Un important glissement de terrain a forcé l’évacuation de trois résidences voisines de la rue Granier, à Pointe-Lebel, dimanche. Un tronçon de près de 66 mètres linéaires a décroché, créant un talus d’une hauteur d’environ 16 mètres.
Il était autour de 13 h lorsque l’événement s’est produit à la hauteur de deux résidences principales et d’un chalet sis entre le 1237 et le 1243 de la rue principale du village.
Dans le temps de le dire, et après que des citoyens des alentours aient senti une énorme vibration, le sol s’est littéralement écroulé, emportant avec lui au large un enrochement sur une trentaine de mètres.
« Les pompiers de Pointe-Lebel ont été les premiers répondants à intervenir. Ils ont procédé à l’évacuation de trois résidences et un périmètre de sécurité a été installé », a souligné, lundi, France-Sylvie Loiselle, porte-parole du ministère de la Sécurité publique du Québec (MSQ).
Rapidement, un conseiller en sécurité civile a été dépêché sur les lieux pour récupérer les dernières données. Elles ont été transmises aux experts en géotechnique du ministère des Transports à Québec, qui détenaient déjà une banque d’informations concernant ce coin du secteur de pointe Paradis. Ils ont maintenu l’avis d’éviction.
Ces experts étaient attendus sur place, mardi, pour réaliser des observations de terrain. D’ailleurs, glissement ou non, ils devaient de toute façon réaliser leur inspection régulière du secteur cette semaine.
Un amalgame de facteurs peut expliquer l’éboulis majeur. Mme Loiselle cite notamment la crue printanière, le gel et le dégel ainsi que le type de sol argileux et gorgé d’eau. Elle rappelle que l’hiver a été très enneigé et le printemps on ne peut plus pluvieux.
Réintégrer ou non?
Dans les faits, quatre personnes ont été évacuées, soit un couple dans chacune des résidences principales. Le chalet était inoccupé lors du glissement de terrain.
« On ignore s’ils (les personnes évacuées) vont pouvoir réintégrer et quand. On le saura à partir des recommandations qui seront faites (par les experts). Il faut leur laisser le temps de faire la visite et de rédiger le rapport », a indiqué la porte-parole.
Mme Loiselle n’a pas manqué de souligner que si danger imminent il y a, le MSQ administre des programmes pour aider les sinistrés à déménager leur maison ou encore sous forme d’allocation de départ. Elle se dit bien consciente qu’il n’y a rien de très joyeux à envisager pareille alternative et que le simple fait d’être évacué n’est jamais agréable.
L’histoire se répète
L’histoire se répète pratiquement pour Lisette LeBreux, la propriétaire évacuée du 1237, rue Granier. En 2011, elle avait choisi de déménager sa maison à cette adresse et ainsi quitter les dangers d’un terrain rongé par l’érosion des berges au 1291 de la même rue. À l’époque, on lui avait assuré que le nouveau site était sécuritaire pour au moins 20 ans puisqu’il était enroché.
« Ils m’avaient offert 54 000 $ pour le démolir ou 150 000 $ pour le déménager », souligne la dame, visiblement sous le choc devant la guigne qui s’acharne sur elle. Depuis le déménagement, elle dit avoir multiplié les travaux dans la maison. Elle vient d’ailleurs de compléter le sous-sol ces derniers jours.
Ce qui s’est produit dimanche, elle et son conjoint, Rodrigue Gagnon, le voyaient venir. « Ça se prépare depuis l’automne passé », assure-t-elle. À la séance du conseil municipal de décembre, Mme LeBreux a défendu sa position.
Le 31 décembre, il y a bien eu de l’enrochement où il y avait de l’affaissement, mais le travail a été mal fait, selon le couple. Ils ont bien tenté de changer la donne pendant qu’un travailleur mettait les roches en place, mais ce fut en vain.

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