Le système Rolodune devient enfin réalité à Pointe-Lebel

Par Charlotte Paquet 16 juin 2017
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On aperçoit le maire Normand Morin et le concepteur du système Rolodune, Laurie Gauthier, sur l’un des trois sites d’expérimentation choisis. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Les multiples démarches des cinq dernières années n’auront pas été vaines : Pointe-Lebel a inauguré en grandes pompes, vendredi, le système expérimental Rolodune. S’il remplit ses promesses, le concept deviendra une solution innovatrice  qui pourrait être largement exporté pour faire face à l’érosion des berges.
Le maire Normand Morin et l’architecte retraité et concepteur Laurie Gauthier font le pari que les quatre prochaines années démontreront l’efficacité de Rolodune à l’extrémité du secteur de pointe Paradis, ravagée par l’érosion. Quatre ans, c’est la période retenue pour le suivi scientifique du projet par une équipe de spécialistes de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR).
Le concept développé par Laurie Gauthier fait appel à une structure composée d’immenses tuyaux percés sur le dessus et installés sur la plage. À cette pièce maitresse destinée à retenir le sable de la plage en déviant et non confrontant les vagues, on installe des sapins devant, soit entre l’eau et le tuyau. Ils permettront aussi de capter le sable. D’autres sapins sont déposés au pied du talus.
« C’est un système de captation de sable. On se sert du vent, du courant et des vagues», explique l’initiateur. Il doit permettre de conserver le plus de sable possible sur place tout en créant des hauts de plage. L’an prochain, des plantations d’élyme des sables ou d’autres arbustes seront effectuées avec la collaboration du Comité ZIP de la rive nord de l’estuaire.
Vrai test dans six mois
Son premier grand test, Rolodune le vivra lors des grandes marées de décembre 2017. Laurie Gauthier se dit assuré qu’il le réussira haut la main.
« La nature, on l’a contre nous des fois, mais on va lui jouer un tour. On va s’en resservir », renchérit le maire Morin. Il est confiant que la solution lebeloise permettra réellement de faire face aux conséquences des changements climatiques.
L’élu est d’avis que Rolodune servira de modèle aux autres municipalités côtières qui sont confrontées à l’érosion des berges. Selon l’élu, le ministère des Transports et plusieurs MRC attendent d’ailleurs impatiemment les résultats de l’expérimentation.
Trois sites observés
Trois sites de pointe Paradis sont retenus aux fins de l’expérimentation. Ils ont été choisis par le chercheur de l’UQAR, Pascal Bernatchez, en raison de leurs particularités différentes.
Le système Rolodune couvrira ainsi 14 propriétés sur une distance de 53 mètres. En mai dernier, des images de ce grand secteur ont été tournées à l’aide d’un drone. Dans un an, l’exercice sera répété de façon à pouvoir comparer l’évolution de la situation.
Différents équipements sont également en place pour permettre un suivi serré. Quelques sondes ont été installées pour mesurer et analyser les mouvements de sable. Des caméras sont aussi sur place. « Ça va être suivi en direct par l’UQAR », souligne Laurie Gauthier en insistant sur la méthode scientifique qui fait la force du système Rolodune.
Le lancement du projet aura été rendu possible grâce à des investissements de près de 330 000 $. Les principaux bailleurs de fonds sont la Société du Plan Nord et le ministère de la Sécurité publique pour le suivi scientifique. Les cinq MRC côtières de la Côte-Nord, l’UQAR et la municipalité de Pointe-Lebel apportent aussi leur contribution.

 

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