Réservoir Manicouagan: Pessamit attaque sur le terrain juridique

Par Steeve Paradis 21 juin 2017
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Le chef de Pessamit, René Simon, prend la voie judiciaire pour faire stopper la hausse du niveau d’eau du réservoir Manicouagan. Photo Le Manic

Pessamit – Le Conseil des Innus de Pessamit prend la voie des tribunaux pour tenter de mettre fin au rehaussement du niveau d’eau du réservoir Manicouagan. Il a déposé mercredi une injonction afin que la société d’État stoppe cette hausse sur-le-champ, ce que cette dernière ne compte pas faire.

Pour le chef René Simon, d’entrée de jeu, le fait qu’Hydro-Québec n’ait pas consulté son conseil avant de procéder est déjà un grave manquement puisqu’elle est mandataire de l’État et qu’en agissant ainsi, (Hydro) « a manqué à l’obligation constitutionnelle relativement aux droits des nations autochtones ».

Les Innus font aussi valoir que le rehaussement du réservoir, qui était de 350 mètres entre 1984 et l’an dernier et qui pourrait grimper jusqu’à 359 mètres au-dessus du niveau de la mer, inondera un milieu régénéré depuis quatre décennies, « provoquant la mort de plusieurs milliers d’hectares de forêt qui bordent le réservoir ainsi que de nombreuses espèces fauniques et plus de détruire les frayères de diverses espèces de poissons ».

Pessamit craint particulièrement la pollution du réservoir Manicouagan par le méthylmercure, une substance provoquée après l’ennoiement d’un milieu forestier. Le méthylmercure, la forme organique la plus toxique du mercure, se concentre dans la chair des poissons et remonte ainsi la chaine alimentaire.

«Hydro-Québec ne détient aucune autorisation lui permettant de contaminer les eaux du réservoir Manicouagan et elle ne possède aucun droit acquis de polluer», a clamé le chef, qui soutient qu’une partie du mal est déjà fait et qui dit simplement vouloir «le respect des lois promulguées par le gouvernement du Québec».

Pour sa part, Hydro-Québec a simplement rappelé que le remplissage du réservoir se fait dans le respect des autorisations qu’elle détient et que la hauteur actuelle du réservoir est une information confidentielle.

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