Le nettoyage du dépotoir clandestin du lac Paradis tarde

Par Charlotte Paquet 27 juillet 2017
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Baie-Comeau – Quinze mois après que le dépotoir clandestin du lac Paradis, près de Manic-5, soit connu du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, rien ne semble avoir été fait pour le retrait des nombreuses matières qu’il recèle et pour la réhabilitation du site. Au contraire, de nouveaux déchets s’y accumulent, déplore Guillaume Otis, un citoyen qui possède un camp dans le secteur.

En mai 2016, l’homme avait tourné une vidéo du dépotoir et l’avait partagée sur Facebook pour dénoncer la situation, éveiller la conscience sociale des gens et lancer un appel pour le grand nettoyage. À la mi-juillet, il a récidivé, cette fois-ci pour démontrer que rien ne semble avoir été fait et que l’état des lieux est même pire.

« Pas de tranchée de creusée, pas de panneau d’avertissement, pas un piquet de planté qui pourrait laisser croire à quelque étude et calcul de fait », écrit-il sur le statut Facebook accompagnant sa vidéo, dans laquelle il raconte qu’en un an, il n’y a rien de changé, sauf des déchets de plus.

Pendant qu’il parcourt à pied le dépotoir et filme avec son téléphone mobile ce qu’il voit, Guillaume Otis mentionne que l’an dernier, les autorités avaient promis de poser des gestes concrets à la suite de la diffusion de sa première vidéo. « Ç’a été un coup d’épée dans l’eau », s’attriste-t-il.

Une étude, puis une autre

Au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, le porte-parole, Nicolas Bégin, souligne, d’entrée de jeu, que le site est inscrit au passif environnemental de son ministère depuis avril 2016, ce qui veut dire qu’il assumera la facture de l’opération de nettoyage.

Même si rien n’y parait à première vue, le porte-parole affirme qu’une première étude environnementale a été réalisée à l’été 2016 pour dresser le portrait de la situation. Le rapport final a été produit en novembre.

« On a prévu de faire une autre étude environnementale à l’automne pour aller plus loin afin d’estimer le potentiel de contamination et le volume de matières qui s’y trouvent. C’est pour établir un scénario de réhabilitation. C’est sûr qu’il y aura une réhabilitation quelque part dans le temps », note Nicolas Bégin.

Interpellé par le journal Le Manic en juin 2016, le ministère prévoyait alors la réalisation d’une première étude d’évaluation environnementale au cours de l’été et une étude de caractérisation environnementale à l’automne de la même année ou encore au printemps 2017. Si l’échéancier avait été respecté, il était question de réhabilitation et de décontamination (au besoin) du site en 2017 ou en 2018.

Ce n’est qu’après l’étape finale du processus que le ministère doit bloquer l’accès au site de façon à ce que les utilisateurs du secteur ne puissent plus y déposer leurs déchets.

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