Pérennité de la papetière – Pensez au présent plutôt qu’à l’avenir, prévient Résolu

Par Charlotte Paquet 28 février 2018
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Le porte-parole de Produits forestiers Résolu, Karl Blackburn, n’est pas tendre à l’égard des travailleurs de la papetière. Il les invite à régler les problèmes d’opération, plutôt que d’étudier des avenues de diversification, s’ils veulent assurer la pérennité de leur usine. Photo archives Le Manic

Le porte-parole de Produits forestiers Résolu, Karl Blackburn, n’est pas tendre à l’égard des travailleurs de la papetière. Il les invite à régler les problèmes d’opération, plutôt que d’étudier des avenues de diversification, s’ils veulent assurer la pérennité de leur usine. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Avant même de penser à diversifier la production de leur usine pour assurer sa pérennité, les travailleurs de la papetière de Baie-Comeau doivent plutôt s’atteler à régler les problèmes d’opération, selon Karl Blackburn.

« Les travailleurs à Baie-Comeau devraient être préoccupés par les opérations de l’usine. Comment ça se fait qu’on a des problèmes d’opération à Baie-Comeau qui ne se vivent pas ailleurs? Si j’étais un travailleur de l’usine de Baie-Comeau, je me préoccuperais davantage de l’opération (que de diversification). Ça, ça devrait être la priorité numéro 1 », a martelé le directeur principal, Affaires publiques et relations gouvernementales pour le Canada chez Produits forestiers Résolu (PFR), vendredi, au bout du fil.

Le directeur du syndicat Unifor au Québec, Renaud Gagné, a récemment affirmé qu’il verrait bien l’usine de Baie-Comeau produire du carton, dont la demande est en croissance en raison du commerce électronique. Interpellé pour vérifier si la chose est envisageable, Karl Blackburn a répondu que ce produit ne fait pas partie des possibilités et, dans le même souffle, a laissé entendre que bien d’autres problèmes doivent présentement être réglés.

« C’est clair que si l’usine est arrêtée une journée sur deux ou une journée sur trois parce que des équipements sont mal ajustés, ça, c’est préoccupant », a insisté le porte-parole.

À ce chapitre, le président de la section locale 352 du syndicat Unifor, Steeve Belzile, concède que la situation est très difficile depuis le début du mois de février et que des interruptions de production des deux machines sont survenues. « On vient de passer deux à trois semaines difficiles. Ç’a vraiment pas été facile pour la productivité », a-t-il avoué, avant de rappeler que les objectifs de production ont cependant été atteints en novembre, décembre et janvier derniers.

Succès ou échec

Karl Blackburn précise que l’ensemble des employés de l’usine, et non seulement le personnel syndiqué, doivent pousser dans le même sens pour redresser la situation. « On va faire un succès collectif ou un échec collectif. (…) On veut améliorer les opérations et rallonger la survie de l’usine. Pour le moment, on ne baisse pas les bras », dit-il, en insistant cette fois-ci sur l’importance de « faire un succès de l’usine de Baie-Comeau ».

La papetière demeure un maillon important pour PFR. Comme une large part de sa production est destinée au marché européen plutôt qu’américain, elle est moins affectée que bien d’autres par l’imposition de droits compensatoires.

La filière forestière de la Côte-Nord dépend aussi de la papetière et de sa production de papier journal puisqu’elle utilise des copeaux produits par Scierie des Outardes à Pointe-aux-Outardes et par la scierie Arbec à Port-Cartier.

Sur fond de négociations

Rappelons que le syndicat Unifor a choisi PFR comme entreprise cible pour négocier le prochain contrat de travail type qui prévaudra dans l’ensemble de l’industrie des pâtes et papiers.

Les négociations locales s’amorceront le 19 mars, d’après le président Belzile. Les discussions à la table nationale, prévues à compter du mois d’avril, concerneront toutes les clauses à incidence monétaire, soit les salaires, les avantages sociaux et les régimes de retraite, y seront abordées.

Le renouvellement de la main-d’œuvre et les conditions de travail des employés, notamment en matière de conciliation travail-famille, font partie des enjeux des prochaines négociations.

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