Hydro-Québec veut mettre fin au taxi et au transport en temps supplémentaire

Par Charlotte Paquet 20 juin 2018
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Les mesures prises par Hydro-Québec concernent les 10 opérateurs de la centrale de Manic-5. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Deux cents employés de métier d’Hydro-Québec sur la Côte-Nord ne se sont pas présentés au travail mardi. Ils ont plutôt choisi de manifester afin de dénoncer haut et fort ce qu’ils qualifient de non-respect d’une lettre d’entente à leur convention collective établissant des paramètres particuliers pour le transport des 10 opérateurs de la centrale de Manic-5.

Ces paramètres prévoient que les travailleurs se rendent à Manic-5 par voiture taxi et à l’extérieur de leurs heures de travail, ce qui se traduit par du temps supplémentaire à payer. Selon Julie Dubé, porte-parole d’Hydro-Québec, les 10 opérateurs dont il est question sont les seuls employés de la société d’État à bénéficier de telles conditions. « Ailleurs au Québec, personne n’a ces conditions-là », dit-elle.

Les membres du local 1 500 du Syndicat canadien de la fonction publique ont manifesté à Baie-Comeau, Forestville, Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre. Ce débrayage est jugé illégal par leur employeur en raison d’une ordonnance du tribunal émise en septembre 2016 afin d’interdire les moyens de pression jusqu’à la fin de la convention collective, en décembre 2018.

En fin de soirée mardi, les deux parties sont parvenues à une entente provisoire permettant la reprise du travail mercredi matin. Les grandes lignes de l’entente n’étaient pas encore connues au moment de mettre en ligne. Hydro-Québec a tout de même demandé l’intervention du Tribunal administratif du Québec dans le dossier. Des sanctions sont possibles.

Dans son droit

Le lundi 18 juin, de nouvelles mesures ont été mises en place. Au lieu du taxi, les opérateurs de la centrale Manic-5 doivent utiliser un véhicule d’Hydro-Québec pour se rendre à bon port. De plus, le trajet doit être effectué pendant les heures de travail.

Pendant que les syndiqués dénoncent le non-respect de la fameuse lettre d’entente, l’employeur rétorque le contraire. « Nous, on dit oui, on la respecte, mais on ne l’interprète pas de la même façon », poursuit Julie Dubé. Elle insiste sur le fait que la nouvelle procédure amène « de grandes économies » et s’inscrit dans un souci de performance d’Hydro-Québec.

La porte-parole affirme que l’employeur souhaite poursuivre les discussions avec ses employés afin de trouver un terrain d’entente acceptable.
La société d’État est en négociation depuis octobre 2017 en vue du renouvellement de la convention collective de ses travailleurs au Québec.

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