Exit les secteurs Est et Ouest : Baie-Comeau revient aux appellations Marquette et Mingan

Par Charlotte Paquet 19 juin 2018
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Les affiches désignant les centres-villes des deux secteurs devront être adaptées, tout comme bien d’autres choses. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Les élus de Baie-Comeau font marche arrière pour la désignation des deux secteurs de la municipalité. Après une expérience de 10 ans, ils balaient du revers de la main les secteurs Est et Ouest pour revenir aux secteurs Marquette et Mingan qui, de toute façon, demeuraient l’usage au sein de la population.

« C’est une volonté du conseil. Un membre du conseil est revenu avec cette proposition-là. Rapidement, ç’a fait l’unanimité », a convenu le maire Yves Montigny, lors de la séance régulière du conseil municipal du lundi 18 juin. Une résolution a été adoptée afin d’abroger une résolution de 2008, à l’époque de l’ex-maire Ivo Di Piazza, concernant l’appellation des deux secteurs.

En plus de n’être jamais entrées dans les habitudes des citoyens, les désignations secteur Est et secteur Ouest n’étaient pas reconnues officiellement par la Commission de toponymie du Québec, dont les registres contenaient plutôt les noms Marquette et Mingan.

S’adapter

La décision obligera la Ville à adapter les affiches signalétiques installées au début de 2017 pour indiquer les centres-villes du secteur Est et du secteur Ouest. « Il faudra aussi faire attention aux cartes qu’on va publier à l’avenir », reconnaît le directeur général de la municipalité, François Corriveau.

L’opération d’adaptation se fera graduellement. « Ça ne veut pas dire que du jour au lendemain, on va prendre tout le papier puis on va le jeter », assure-t-il, en faisant référence évidemment aux documents qui contiennent les deux appellations désormais éliminées.

Selon le maire Montigny, les conseillers sont bien conscients des impacts liés aux changements de désignation, après une présentation faite par M. Corriveau, mais ont choisi d’aller de l’avant tout de même. Ils l’ont fait, dit-il, en raison de l’histoire qui est rattachée à Marquette et Mingan, qui correspondent aux noms des rues des deux hôtels de ville au moment de la fusion de Baie-Comeau et de Hauterive en 1982.

M. Montigny concède d’ailleurs entend très rarement les gens utiliser les appellations de secteur Est et de secteur Ouest. « J’entends Mingan, Marquette », confirme-t-il. Même la jeune génération fait de même. Quant aux plus vieux, plusieurs parlent encore de Baie-Comeau et de Hauterive.

Situation d’illégalité

En mars 2017, lors d’une recherche, Le Manic avait appris de la Commission de toponymie du Québec que la Ville utilisait à tort les deux toponymes adoptés par résolution en 2008. « Quand il y a un nom d’officialisé par la Commission de toponymie, son usage est obligatoire. Pour l’instant, si les noms secteur Est et secteur Ouest sont officiels dans l’affichage, ils contreviendraient au règlement, car les noms officiels sont Marquette et Mingan », avait alors déclaré le porte-parole de l’organisme, Jean-Pierre Leblanc.

Ce dernier avait aussi découvert qu’une demande de modification des toponymes officiels avait bel et bien été adressée à la commission, mais qu’elle avait reçu un avis défavorable. Le refus s’expliquait par le fait qu’aucune raison ne justifiait le changement et que les noms Marquette et Mingan, officiels depuis 1986, étaient toujours en usage. Comme l’avait précisé M. Leblanc, en toponymie, l’usage fait foi de tout.

Invité à réagir au fait que l’utilisation officielle des appellations secteur Est et secteurs Ouest était illégale aux yeux de la Commission de toponymie, François Corriveau avait rétorqué que la Ville était libre d’identifier ses deux grands secteurs avec des désignations géographiques.

« Dix ans après, on va continuer de faire comme bon nous semble. À mon avis, c’est un débat ridicule », avait commenté le directeur général. Il avait même ajouté que, si l’usage fait foi de tout en toponymie, la Ville continuerait d’utiliser secteur Est et secteur Ouest assez longtemps qu’ils deviennent l’usage et qu’une nouvelle demande de modification serait alors formulée à la Commission de toponymie.

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