Action Chômage Côte-Nord réclame davantage

2 septembre 2018
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Line Sirois d’Action Chômage Côte-Nord demande et redemande un statut particulier pour la région en matière d’assurance emploi en raison de l’importance du travail saisonnier. Photo archives journal Haute-Côte-Nord

Line Sirois, coordonnatrice d’Action Chômage Côte-Nord. Archives

Forestville – Le projet pilote instauré par le gouvernement Trudeau le 20 août à l’intention des travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière reçoit un accueil mitigé de la part des groupes pour la défense des travailleurs et travailleuses concernés. Bien qu’ils saluent l’intention du fédéral, ce n’est pas suffisant selon eux pour régler la problématique du trou noir.

Destiné au travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière de 13 régions du pays dont 12 d’entre elles sont situées dans l’est du Canada et 5 au Québec, le projet pilote permettra aux travailleurs qui se qualifient comme saisonniers entre le 5 août 2018 et le 30 mai 2020 de bénéficier d’une période de cinq semaines de prestations supplémentaires.

Pour Line Sirois, directrice d’Action Chômage Côte-Nord et présidente du Conseil national des chômeurs et chômeuses, « 20 semaines de chômage, 20 semaines de travail, pourtant il y a 52 semaines dans une année, on fait quoi les 12 autres semaines ? Il faut faire plus, faire travailler notre monde plus de 20 semaines c’est difficile chez nous, c’est comme ça », lance-t-elle.

Mme Sirois appréhende un exode massif des travailleurs de l’industrie saisonnière en Haute-Côte-Nord et réclame des mesures spéciales pour des régions comme la nôtre où l’industrie saisonnière est très importante.

« Il y a beaucoup de travailleurs qui n’arrivent plus à se qualifier. Ils vont s’en aller. Ils ne sont pas paresseux comme le gouvernement voudrait nous le faire croire. Ils vont s’en aller en Gaspésie. Ils n’auront pas de misère en Gaspésie. Ça prend plus qu’un redécoupage, ça prend un statut particulier pour des secteurs spécifiques. Même si à Baie-Trinité tu es près de Baie-Comeau ou Sept-Îles, les gens vivent quand même le trou noir alors que le taux de chômage est de 30%. Il nous faut des mesures spéciales », lance-t-elle.

Contrairement à ceux qu’ils représentent, les groupes de défenses des travailleurs saisonniers ne chôment pas. Ils préparent activement un plan d’action qui sera mis en place avant la campagne électorale fédérale de 2019. « Nous allons frapper fort et nous voulons que le gouvernement reconnaisse le statut particulier des régions où l’industrie saisonnière prime », conclut Line Sirois.

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