Baie-Comeau : Sylvain Poirier achète l’école Jean-Paul II

Par Charlotte Paquet 3:51 PM - 8 novembre 2019
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Sylvain Poirier est devenu propriétaire du bâtiment et du terrain de l’école qu’il a fréquentée en deuxième secondaire. Il y a aussi étudié au primaire lorsque l’établissement portait le nom d’école Père-Gagné.

L’ancienne école Jean-Paul II a un nouveau propriétaire. Sylvain Poirier, un entrepreneur en plomberie natif du quartier Saint-Georges, l’a achetée à l’enchère publique un peu sur un coup de tête, mais un coup de tête calculé.

« Ça été un coup de tête, mais j’ai quand même pris le temps de m’informer avant », souligne M. Poirier, tout heureux de posséder le bâtiment et le terrain de l’école qu’il a fréquentée pendant un an pendant ses études secondaires, avant d’être mis à la porte, avoue-t-il en riant.

À l’époque où la bâtisse était une école primaire du nom de Père-Gagné, M. Poirier, qui a grandi sur une rue voisine de là, y a également passé une demi-année.

Oui, il y a l’attachement particulier qu’il voue à l’édifice qu’il ne voulait pas voir démoli, mais il y a aussi le potentiel que l’homme d’affaires a flairé. Un potentiel qu’il se promet d’explorer pendant la prochaine année puisqu’avant que la transaction ne soit officialisée, il faut attendre un an, comme le veulent les règles dans le cas d’enchères publiques.

Rappelons que les lieux appartenaient à une corporation à but non lucratif qui a déclaré faillite quelques mois après la fermeture de l’école privée en juin 2016 après 30 ans d’existence.

Le déclic

Quand Sylvain Poirier a appris que la municipalité mettait l’édifice en vente au montant de 38 386 $ pour défaut de paiement de taxes, un déclic s’est rapidement fait. Il s’est mis à réfléchir à la somme qu’il était prêt à investir pour l’acquérir. Comme il était le seul intéressé, il a pu se limiter à la mise initiale exigée pour lancer les enchères. Finalement, il a déboursé 44 000 $ en incluant la TPS et la TVQ.

Sylvain Poirier est certain d’avoir fait une bonne affaire. « L’école, elle est donnée à ce prix-là. Je ne comprends pas qu’elle ne soit pas sortie à 100 000 ou 150 000 $ », assure-t-il en soulignant le bon état des lieux.

Il y a deux ans, elle avait été mise en vente par le syndic au montant de 540 000 $. « Elle n’était pas chère quand même, mais je n’avais pas 540 000 $ à mettre sur une bâtisse. »

Celui qui est déjà propriétaire d’immeubles totalisant 60 logements, dont plusieurs dans le quartier Saint-Georges, voit son investissement comme un placement, un peu comme d’autres placent leur argent à la bourse ou dans un régime enregistré d’épargne-retraite.

L’avenir

« J’ai le plaisir de la posséder et c’est le prix d’un char. J’aurais acheté un char hier à 44 000 $ et il ne vaudrait plus 44 000 $ aujourd’hui. Là, j’ai acheté une école », martèle celui qui a déjà commencé à recevoir des propositions pour occuper l’école, certaines plus frivoles que d’autres

Des personnes lui suggèrent aussi de transformer le bâtiment en condos, d’autres en logements pour personnes âgées. S’il y a une chose sûre dans son esprit, c’est que la dernière alternative ne se réalisera pas tant que lui sera propriétaire puisque les normes à respecter sont trop exigeantes.

Peu importe la vocation que pourrait prendre le bâtiment, M. Poirier rappelle qu’il est là pour faire de l’argent. Il n’élimine d’ailleurs pas la possibilité de le revendre.

« Le but, c’est que l’école ne soit pas passée sous le pic des démolisseurs. Elle va revivre. On va laisser l’économie reprendre », ajoute celui qui envisage tout de même la possibilité d’y faire quelques partys dans les prochains mois. Il a aussi l’intention de nettoyer et débroussailler rapidement le terrain en façade de l’école afin d’enlever son look abandonné, dit-il.

Achat d’un terrain

La vente à l’enchère publique du 6 novembre a également permis au Baie-Comois de mettre la main sur un grand terrain situé à la sortie ouest du pont Émile-Laurence (Manic-1), du côté sud. Il lui en a coûté 2 800 $ en tout et partout et cette fois-ci, il n’était pas le seul intéressé.

« C’est un terrain qui fait cinq fois les dimensions du terrain de l’école privée. C’est immense. Il y a plusieurs pieds qui font face à la rivière (Manicouagan) », explique celui qui est tout heureux de son acquisition.

Le terrain en question, qui est entièrement boisé, se rend jusqu’à la limite de la municipalité de Pointe-Lebel.

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