COVID-19 : un retour d’Espagne précipité, mais combien apprécié

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 19 mars 2020
Temps de lecture :

Lise Chouinard et Marie Wagner sont enfin de retour d’Espagne. On les aperçoit ici avec à leur gauche une amie de Baie-Comeau qui a passé quelque temps là-bas, Marilyne Bérubé-Lapointe.

L’Espagne, c’est un très beau pays, mais quand le coronavirus erre et frappe, il vaut mieux en sortir sur les chapeaux de roues, quand c’est possible. Parlez-en à Marie Wagner et à sa compagne de voyage et belle-sœur, Lise Chouinard, de retour au Québec depuis lundi soir.

« On est soulagées et en même temps sécurisées », témoigne Mme Wagner, une Baie-Comoise d’origine et de cœur devenue Québécoise d’adoption voilà quelques années.

« Ç’a beau être un très beau pays, quand t’es pris dans un condo en Espagne et que tu ne peux pas sortir, c’est sors du pays et ça presse. » Malgré leur retour précipité deux semaines plus tôt que prévu, les voyageuses savourent le bonheur d’être enfin à la maison.

Le duo arrive de Torremolinos, située en Andalousie dans le sud de l’Espagne. « C’est un coin très prisé par les Québécois. C’est une petite Floride », note celle qui s’y est rendue fin janvier pour un troisième hiver consécutif.

Lise Chouinard, de Baie-Comeau, est allée la rejoindre à la mi-février. Dans leur quartier, une dizaine d’autres personnes de Baie-Comeau y louaient aussi des condos pour passer l’hiver au soleil et à la chaleur. Toutes devraient être de retour au Québec d’ici vendredi.

Des pieds et des mains

Les voyageuses ont commencé à réaliser que la COVID-19 gagnait du terrain lors d’une excursion de quelques jours à Madrid au début mars. Cependant, un déclic s’est fait lorsque le maire de Torremolinos a demandé aux citoyens de diminuer les sorties. Ça, c’était le 12 mars… il y a six jours au moment d’écrire ces lignes.

« Ça évoluait tellement vite et on s’est dit qu’est-ce qu’on fait avec ça. J’ai dit à Lise on appelle Air Canada, mais j’ai eu la surprise de voir qu’on était incapable de parler à quelqu’un », raconte Marie Wagner. Incapable non plus de faire quoi que ce soit par Internet.

Face à cela, le 14 mars, les deux Québécoises sont parvenues se rendre à l’aéroport de Malaga, situé à 25 kilomètres, pour tenter de se trouver des billets d’avion. C’était la folie furieuse avec tous ces voyageurs qui souhaitaient la même chose qu’elles : quitter l’Espagne le plus rapidement possible.

« On bargainait d’une compagnie (aérienne) à une autre et ça se vendait rapidement », souligne Mme Wagner. Finalement, après maintes démarches, elles sont parvenues à se trouver des billets pour un départ le lundi 16 mars, même s’ils leur ont coûté 2 700 $ l’unité.

« Entre le 12 et le 16 mars, ç’a vraiment dégénéré », raconte encore l’ancienne Baie-Comoise, qui avoue avoir été rarement aussi stressée dans sa vie. En Espagne aussi, les épiceries ont été prises d’assaut. Et là également, les gens se sont rués sur le papier de toilette…

Vive la quarantaine

De retour au pays, les deux belles-sœurs prennent du bon côté la quarantaine à respecter. Elles ont choisi d’ailleurs de la passer à Québec au domicile de Marie Wagner, dont le fils avait pris soin de faire les provisions nécessaires avant son retour.

« Je suis encabanée. Je ne sortirai pas. C’est ça (les quarantaines), je pense, qui va briser la chaîne (de propagation du coronavirus), mais je ne suis pas sûre que tout le monde prend ça au sérieux », déplore-t-elle.

Elle salue d’ailleurs les mesures de sécurité en place à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau à Montréal, où tous les employés portaient gants et masques, contrairement à l’aéroport Charles-de-Gaulle à Paris, quasi désert et où à peu près personne ne prenait les mêmes mesures.

Les deux belles-sœurs sont en quarantaine jusqu’à la fin mars. « De toute façon, on était dues pour passer nos vacances ensemble », lance Mme Wagner en riant, rappelant que leur retour au Québec était prévu pour la fin mars

« On a bien des émissions à écouter. On va bien prendre la vie, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse? », conclut-elle.

Partager cet article