COVID-19 : le manque de temps, plus une excuse pour bouger et cuisiner
C'est peut-être le temps de se mettre à la marche active en cette période où pour plusieurs, le manque de temps n'est plus une excuse. Photo courtoisie
Le manque de temps est la principale raison invoquée par les gens qui peinent à faire de l’activité physique. Même excuse parmi ceux qui se tournent vers les mets préparés plutôt que cuisiner. En période de congé obligé à la maison, le temps, ce n’est pas ce qui fait défaut à plusieurs et il est bon de l’utiliser à bon escient.
C’est un peu le message de Marie-Hélène Fournier et Caroline Jean, respectivement kinésiologue et nutritionniste à la direction de la santé publique de la Côte-Nord.
« Pour une rare fois, on a du temps, trop de temps même parfois », lance Mme Fournier. La situation actuelle amène un grand changement de mode de vie. Oui, le confinement à la maison peut signifier de moins bouger, mais, insiste-t-elle, il faut éviter la sédentarité coûte que coûte.
S’il y a une activité à la portée de tous ou presque, c’est bien la marche. Aux personnes à qui l’intensité de l’exercice en salle de gym manque cruellement, mais qui n’ont aucune affinité avec la course à pied, elle leur suggère de multiplier les montées de côtes, plutôt que de privilégier les trajets plats. Il y a aussi les squats ou les pompes au mur qui, entre autres choses, peuvent aisément être faits à la maison pour travailler ses muscles.
Entraînements en ligne
Parlant de gym, que ce soit Monique Gervais chez Sport Conscience, Olivier Donais au Complexe Maxi-Forme + ou Stéphane Hovington chez District 9, tous ont instauré de nouvelles façons de faire, grâce à Internet, pour encourager leurs clients à poursuivre l’entraînement malgré la fermeture de leurs installations pour lutter contre la pandémie de coronavirus.
« Ce n’est pas évident de garder la motivation, spécifiquement quand on n’a pas de routine », reconnaît la kinésiologue Monique Gervais, qui, depuis deux semaines, diffuse à ses membres sur Facebook des capsules vidéo de circuits d’entraînement proposés.
Et s’il fallait que les salles d’entraînement demeurent fermées encore longtemps, ce n’est pas les idées qui lui manquent. « Je vais essayer d’encourager les entraînements dehors », donne en exemple celle qui, tout comme Marie-Hélène Fournier, insiste sur l’importance d’établir une plage horaire consacrée à l’activité physique. Et qui dit activité physique, dit exercices cardiovasculaires, mais aussi musculaires et de souplesse.
« Les exercices de flexibilité, c’est très important et on les oublie souvent. Là, on a du temps et pourquoi ne pas se créer une routine de 10 à 15 minutes. En peu de temps, nos douleurs musculaires vont disparaître », note d’ailleurs la kinésiologue en santé publique. Elle ajoute même que le grand ménage du printemps, bien que rarement agréable, « est une belle façon d’être actif » et de développer l’endurance musculaire.
Dans la cuisine
La nutritionniste Caroline Jean croit aussi que l’avènement d’un rythme de vie moins effréné peut être positif sur les habitudes de vie des familles. Finalement, c’est comme si l’adage « à quelque chose malheur est bon » trouvait tout son sens.
Oui, reconnaît-elle, la situation de confinement apporte sa part de défis. Tourner en rond dans la maison et multiplier les allers-retours entre le frigo, le garde-manger et le sofa du salon présentent sa part de risque sur la prise de poids. « C’est une situation un peu plus problématique et ça nous amène à prendre le temps de sentir nos signaux de faim et de satiété », dit-elle.
Pour éviter justement de s’empiffrer par ennui ou par stress peut-être, Mme Jean suggère aux gens de profiter de cette pause obligée pour se trouver un nouveau loisir et se changer ainsi les idées, que ce soit un cours d’anglais gratuit en ligne ou une autre activité.
Mais au-delà des défis, la nutritionniste préfère penser que le confinement et le temps qui n’est plus un frein demeurent « une bonne occasion de mieux planifier nos repas et un bon moment d’intégrer les enfants dans la cuisine. » Cette planification permettra des économies par rapport aux achats de mets déjà cuisinés. « C’est souvent une occasion de vider un peu le congélateur. On est un peu comme des écureuils, on accumule », dit-elle.
Tant Caroline Jean que Marie-Hélène Fournier ne croient pas que la période de pause imposée à tous les Québécois mis à pied temporairement ou en isolement volontaire aura des conséquences néfastes sur leur santé physique. Elles considèrent que bien des gens touchés sont encore en période d’adaptation, mais qu’avec l’arrivée des beaux jours printaniers, ils seront nombreux à sortir jouer dehors en solo ou en famille.
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