COVID-19 : les chauffeurs d’autobus scolaire exigent du matériel de protection

Par Charlotte Paquet 12:18 PM - 30 avril 2020
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On aperçoit Robert Jean (à gauche), président du syndicat chez Autobus Manic, en compagnie de Mario Ouellet, qui occupe le même poste chez Autobus de l’Estuaire, anciennement Autobus Boulay. La scène a été croquée lors d’une manifestation en mai 2018.

« Ça prend de la sécurité, ça c’est primordial pour les chauffeurs. C’est définitif que ça prend du matériel de protection, sinon, on n’embarque pas. »

Président du syndicat représentant la cinquantaine de conducteurs d’Autobus Manic à Baie-Comeau, Robert Jean prévient qu’il n’est pas question que lui et ses collègues reprennent le chemin de l’école avec les jeunes du primaire, le 11 mai, sans mesures de protection, notamment des masques et des gants.

« La distanciation dans un autobus scolaire, c’est impossible », rappelle celui qui conduit des autobus depuis 31 ans. Même en limitant le nombre d’enfants à bord, ce qui est prévu par Québec, le respect de deux mètres est irréaliste, selon lui.

M. Jean ne manque pas de noter qu’au moins 30 % des chauffeurs d’Autobus Manic ont plus de 60 ans, dont quelques-uns âgés de 70 ans et plus. Or, le gouvernement du Québec impose des consignes sanitaires encore plus serrées pour les gens de cet âge.

Concernant l’installation d’un écran protecteur en plexiglas comme solution possible avancée récemment pour assurer la sécurité des chauffeurs, M. Jean a cette réaction : « On ne modifie pas un autobus scolaire comme ça en criant ciseaux. Il faut que ce soit approuvé par le ministère des Transports. »

M. Jean affirme que les chauffeurs d’Autobus Manic devraient en savoir plus dès le vendredi 1er mai sur le plan de match puisque le directeur de la succursale de Baie-Comeau, Mario Gallant, doit rencontrer la Commission scolaire de l’Estuaire à ce sujet.

Oui au retour

Malgré la situation très particulière et les incertitudes qui persistent, le président du syndicat assure que les chauffeurs sont d’accord pour reprendre le travail. « Oui, on est quand même d’accord pour recommencer. J’aime mon métier. »

Ce retour pour une période de six à sept semaines permettra aussi à certains conducteurs de se qualifier pour l’assurance-emploi. « Nous, on travaille 10 mois par année, on ne gagne pas le Klondike », laisse tomber le président.

Il exprime d’ailleurs sa colère face à Québec qui « a coupé les vivres » aux chauffeurs d’autobus il y a deux semaines, les obligeant à activer ou réactiver leur demande d’assurance-emploi puisqu’ils ne sont pas admissibles à la Prestation canadienne d’urgence.

À la fermeture des écoles le 16 mars, le gouvernement avait demandé aux commissions scolaires de continuer de payer les conducteurs, mais ça ne tient plus.

 

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