Le coronavirus éloigne la SOPFIM des forêts de la Côte-Nord

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 3 mai 2020
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Les conséquences de la pandémie de COVID-19 ratissent large. C’est au tour de la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) d’annoncer l’annulation de son programme d’arrosage en 2020.

La Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) devait pulvériser 95 330 hectares de forêt infestée par la tordeuse du bourgeon de l’épinette (TBE) sur la Côte-Nord en 2020, mais la crise du coronavirus vient changer ses plans. Tout est reporté à 2021.

La nouvelle est tombée vendredi matin. En raison de la pandémie, la SOPFIM annule cette année la réalisation de son programme de pulvérisation, à l’aide d’un insecticide biologique, de plus de 665 000 hectares de forêt publique et privée dans quatre régions visées au Québec. En plus de la Côte-Nord, il y a le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et le Saguenay-Lac-Saint-Jean.

L’organisme assure qu’avec les mesures mises en place par le gouvernement, le déploiement de son équipe est impossible. Il en va de la santé et de la sécurité de ses employés, argue celui qui traite les forêts de la Côte-Nord depuis 2009.
« Les règles de confinement et de distanciation, dans un contexte de déploiement de travaux de protection dans quatre régions de l’est du

Québec comprenant quelque 550 travailleurs et une centaine d’aéronefs, font en sorte que la mission ne pouvait être réalisée sans risque pour la santé et la sécurité des employés et des intervenants », explique Isabelle Lapointe, directrice des ressources humaines et des communications à la SOPFIM,

Juin et début juillet

Le calendrier prévoyait des arrosages pendant tout le mois de juin et jusqu’au 4 juillet. Si le mois de juin est privilégié, c’est que la tordeuse est au stade où elle se nourrit le plus et que la pousse annuelle est étalée, ce qui permet à l’insecticide de bien se déposer sur les aiguilles.

Puisque les tordeuses se transforment en papillons vers la mi-juillet, il devient impossible pour la SOPFIM d’effectuer des traitements.

Questionnée quant aux impacts de l’absence totale de pulvérisations à l’été 2020, Mme Lapointe indique qu’avec « la reprise des arrosages en 2021, les impacts sur la survie de la forêt que nous protégeons ne seront pas notables ». Elle ajoute que « c’est l’absence de protection cinq années d’affilée qui amène une mortalité élevée ».

La SOPFIM est une entreprise privée à but non lucratif, administrée conjointement par un conseil d’administration provenant du gouvernement, de l’industrie forestière et d’administrateurs privés du Québec. Il est le seul organisme reconnu dans la lutte contre les insectes ravageurs forestiers au Québec.

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