Un constat d’infraction pour des portes déverrouillées… trois semaines plus tard

Par Charlotte Paquet 4:00 PM - 20 mai 2020
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Marie-Pier Larouche a reçu ce constat par la poste pour avoir laissé déverrouillées les portières de son véhicule trois semaines plus tôt.

Une citoyenne de Baie-Comeau a découvert toute une surprise dans sa boîte aux lettres le mercredi 13 mai, en l’occurrence un constat d’infraction pour ne pas avoir verrouillé les portières de son véhicule non pas ce jour-là, ni la veille ou l’avant-veille, mais bien le 22 avril.

Si Marie-Pier Larouche n’en revient pas de recevoir une contravention au montant de 108 $ (frais inclus) pour pareille omission, elle ne comprend pas non plus pourquoi en avoir été informée au bout de trois semaines.

Ce délai l’empêche d’avoir un quelconque souvenir qui lui permettrait à tout le moins d’avoir la certitude que les portes de son véhicule avaient bien été laissées déverrouillées.

« Je ne peux même pas valider si, en effet, j’avais oublié mes portes cette journée-là », indique celle qui a évidemment l’intention de contester le billet de l’infraction observée en début de nuit dans le quartier Sainte-Amélie. Le véhicule de la dame était stationné en bordure d’une rue.

Au-delà de l’amende au montant de 108 $ qui la choque, il y a aussi le fondement même d’une telle infraction qu’elle met en doute. Elle ignorait totalement que l’obligation de verrouiller les portières de son véhicule était inscrite au Code de la sécurité routière afin de prévenir les vols.

« On dit à la potentielle victime que c’est de sa faute si des voleurs agissent? Je trouve ça ridicule de mettre en infraction pour « incitation au vol », si c’est bien l’esprit de la loi. » Selon Marie-Pier Larouche, c’est un peu comme si, au lieu de chercher des voleurs, on chercherait de potentielles victimes.

Dans le pare-brise

Habituellement, les policiers laissent ce type de constat sur le pare-brise des véhicules, bien coincé sous un essuie-glace, comme c’est le cas pour des infractions liées à des stationnements.

« De base, recevoir un constat par la poste, c’est rare, mais ça arrive », indique le porte-parole de la Sûreté du Québec, Hugues Beaulieu, en soulignant que c’est tout à fait légal.

« Est-ce qu’il mouillait? Est-ce qu’il neigeait? Est-ce que le policier n’avait plus de sac de plastique (pour y glisser le constat) », s’interroge le sergent Beaulieu. Il affirme que dans pareille circonstance, la chose à faire demeure probablement de contester le billet d’infraction afin de vérifier la preuve policière.

Selon lui, en général, les policiers effectuent des tournées pour vérifier si les portières des véhicules sont bien verrouillées lors d’une vague de vols dans des secteurs bien précis.

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