Des sites de dépôt aux allures de dépotoir à ciel ouvert

Par Charlotte Paquet 10:00 AM - 23 juin 2020
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Deux des trois sites de dépôt des matières résiduelles du TNO de la Rivière-aux-Outardes se transforment en dépotoirs à ciel ouvert depuis plusieurs semaines. On aperçoit ici celui installé à Manic-2. Photo courtoisie

Victimes de leur popularité, mais aussi de l’insouciance de certains utilisateurs, deux des trois nouveaux sites de dépôt des matières résiduelles de l’arrière-pays de la MRC de Manicouagan débordent et se transforment en dépotoirs à ciel ouvert.

C’est principalement le cas des lieux de dépôt situés le long de la route 389, à Manic-2, et sur le chemin de la Scierie des Outardes, près de l’intersection de la route de contournement menant à Manic-2. La situation semble moins problématique au site à l’entrée du chemin de la Toulnustouc.

« C’est sûr que les sites sont surutilisés, et probablement mal utilisés, car on retrouve des matières non autorisées », souligne la directrice générale de la MRC, Lise Fortin, en faisant notamment référence à des cadres de portes et des fenêtres qui viennent remplir à outrance les conteneurs au lieu d’être acheminés à l’écocentre.

Quinze conteneurs ont été achetés et installés en janvier 2020. Un de plus a été loué récemment pour faire face à la demande au site du chemin de la Scierie des Outardes.

« C’est clair qu’on va ajouter des conteneurs. C’est clair que c’est pas suffisant (ce qui existe actuellement) », assure la directrice générale. Une commande d’une dizaine de nouveaux conteneurs est imminente et la MRC espère un court délai de livraison.

Mme Fortin trouve très déplorable qu’en 2020, des gens soient si peu soucieux de l’environnement qu’ils laissent carrément des sacs remplis d’ordures sur le sol.

Un écran en filet a été même dû être mis en place pour éviter que les matières plus légères se rendent dans la forêt sous la force des vents.

Au cours de l’hiver, aucun problème n’est apparu, mais depuis l’arrivée des beaux jours, les choses se corsent. Mme Fortin croit que l’avènement des sites est l’occasion pour les villégiateurs de faire le ménage des alentours de leur chalet pour ramasser ce qui traînait peut-être depuis un bon bout de temps, dont des matériaux et plusieurs autres résidus non acceptés dans les conteneurs.

La collecte des matières résiduelles pour les occupants du territoire non organisé (TNO) de la Rivière-aux-Outardes est l’objet d’un projet pilote d’un an qui doit permettre à la MRC de peaufiner les façons de faire. Une étudiante vient d’ailleurs d’être embauchée pour l’été afin d’effectuer la collecte de données aux sites de dépôt et d’informer et sensibiliser les utilisateurs aux bonnes pratiques.

Une situation désolante

S’il y en a un que la situation désole, c’est bien Michel Bérubé, de la famille propriétaire du camping Manic-2. On se souviendra qu’il a multiplié les démarches auprès de la MRC pendant quelques années afin que soient instaurés des sites de dépôt des matières résiduelles dans le TNO.

Pour M. Bérubé, c’était une façon de répondre à un besoin et d’offrir une alternative bonne pour l’environnement. Or, à deux pas du camping, c’est loin d’être un plus pour l’environnement ce qui se passe depuis les dernières semaines.

« On ne peut pas rester tout l’été avec un dépotoir comme ça », clame-t-il, en pensant aux touristes qui ne peuvent rester insensibles à la vue des amoncellements de déchets et autres matières. Cela envoie une mauvaise image de la région, selon celui qui met en doute la volonté réelle de la MRC de faire en sorte que le projet pilote d’un an fonctionne.

M. Bérubé croit que pour certaines personnes, l’accès aux conteneurs est tout simplement difficile en raison de sa hauteur, conjuguée possiblement à de lourdes matières à y déposer. L’homme a toujours préconisé des conteneurs semi-enfouis afin de faciliter les dépôts, mais ce n’est pas ce qui a été retenu pour la première année.

Quoi qu’il en soit, certains occupants du secteur tentent de faire leur possible pour améliorer la situation. « C’est tout le temps de même (débordements). Ça fait trois fois que moi et mon père, on ramasse des déchets. Quand on va porter nos poubelles, on n’est pas capables de ne pas ramasser ce qui est à terre », souligne Sarah-Kim Lajoie.

Selon elle, quand l’entrepreneur responsable se présente pour vider les conteneurs, les matières laissées au sol par les gens ne sont pas ramassées.

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