Son mari se meurt : une dame veut sa famille réunie autour de lui à La Vallée des Roseaux

Par Charlotte Paquet 2:48 PM - 25 juin 2020
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Les personnes qui souhaitent recevoir l’aide médicale à mourir pourront maintenant le faire à La Vallée des Roseaux. Photo courtoisie

Sylvie Tardif crie à l’injustice. Son époux se meurt à La Vallée des Roseaux, mais les consignes gouvernementales empêchent que sa famille se réunisse à son chevet pour ses dernières heures.

« Je ne comprends pas pourquoi t’as le droit d’être 10 personnes autour d’un feu, mais pas 7 personnes autour d’un mourant », dénonce la Baie-Comoise. Jeudi matin, elle s’attendait à ce que son mari ne passe pas la nuit prochaine, en se fiant à ce qu’on lui a dit.

Mère de deux enfants résidant à Baie-Comeau et grand-mère de deux petits-enfants, Mme Tardif assure comprendre parfaitement que La Vallée des Roseaux, dont elle louange les services et le soutien, ne fait qu’appliquer les consignes gouvernementales.

Ces consignes permettent la présence de deux personnes à la fois auprès d’un malade et un total de quatre personnes différentes dans l’espace de 24 heures. Mme Tardif les rejette et insiste : « Il est en train de mourir. Il est sur les dernières heures ».

Son époux se bat contre le cancer depuis plus de trois ans. Il a connu une rémission d’un cancer du côlon, mais depuis sa réapparition, il est généralisé au foie, aux poumons et aux reins, raconte la dame.

Un cri du coeur

Dans un courriel qu’elle dit avoir adressé au député de René-Lévesque, Martin Ouellet, et au premier ministre du Québec, François Legault, Sylvie Tardif lance un cri du cœur : « Je ne comprends pas qu’un mourant qui est en fin de vie ne puisse pas être entouré de sa famille pour faire son dernier voyage entouré d’amour. »

Elle poursuit : « Mon mari, ça fait plus de 3 ans qu’il se bat contre le cancer. Je crois qu’il mérite de partir entouré de sa famille. Je ne comprends pas. Vous permettez d’être 10 personnes dans une maison, 50 personnes au cinéma et seulement 2 personnes avec un mourant. Où est la logique. Revoyez vos priorités. »

Le député Ouellet compatit avec la famille, mais rappelle que les contraintes de la santé publique dans les maisons de soins palliatifs visent à éviter que le virus s’y propage. « Pour ne pas contaminer les employés et les autres résidents en répit et dont le système immunitaire est plus faible », souligne-t-il, tout en rappelant que les mesures ont été assouplies à la mi-juin.

« C’est bien triste et ça semble inhumain », admet l’élu. Il souligne cependant que les restrictions se comprennent mieux en faisant « la balance des avantages et des inconvénients ».

À La Vallée des Roseaux, son président, Dany Belzile, est triste lui aussi de ce que vivent les familles. « Je sais que ce n’est pas facile », laisse-t-il tomber. Par contre, rappelle-t-il, « si on ouvre les vannes et qu’on a du personnel malade, on va devoir fermer les portes. »

Selon M.Belzile, les membres des familles qui veulent se soutenir dans l’épreuve peuvent toujours se réunir dans la véranda en respectant la distanciation de deux mètres. Un salon est aussi accessible à l’intérieur.

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