Vote serré des enseignants pour cinq journées de grève

Par Charlotte Paquet 1:00 PM - 28 janvier 2021
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Président du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Côte-Nord/CSQ, Rémi Therriault explique que les enseignants sont déchirés entre la réussite de leurs élèves et l’amélioration de leurs conditions de travail.

Le résultat a été très serré, mais les enseignants du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Côte-Nord/CSQ (SEHCN/CSQ) ont tout de même dit oui, dans une proportion de 56 %, à une grève pouvant aller jusqu’à cinq jours.

Réunis en assemblée générale virtuelle le lundi 25 janvier, les membres se sont prononcés en faveur du mandat de grève à utiliser au moment opportun. Ils ont été 178 à participer à l’exercice démocratique sur les quelque 500 enseignants du Centre de services scolaire de l’Estuaire.

Président du SEHCN-CSQ, Rémi Therriault explique le résultat du vote par le malaise ressenti par des enseignants inquiets du retard accumulé par leurs étudiants ces derniers mois. « Ce n’est pas qu’ils ne sont pas prêts à faire la grève, mais ils sont déchirés dans la période actuelle. Ils sont déchirés entre la réussite de leurs élèves et l’amélioration de leurs conditions de travail. »

Rémi Therriault avoue que ce n’est pas de gaieté de cœur que les membres ont voté pour la grève, mais ils veulent que ça bouge aux tables de négociations après un an et demi de pourparlers.

La situation en éducation était déjà difficile avant, mais la pandémie a exacerbé les besoins dans un contexte de pénurie de personnel. Outre les améliorations significatives souhaitées pour la composition des classes et les services aux élèves en difficulté, les enseignants réclament l’allègement de leur tâche, de meilleurs salaires ainsi que des conditions bonifiées pour les jeunes professeurs et moins de précarité

L’abandon de la profession par 25 % des jeunes enseignants au cours de leurs cinq premières années d’exercice inquiète également le président. « C’est une statistique qui nous fait peur », admet-il, en craignant le manque de relève.

Pour mieux soutenir les nouveaux enseignants, les syndicats de l’enseignement demandent l’implantation d’un système de mentorat, mais, prévient Rémi Therriault, il ne doit pas contribuer à alourdir les tâches déjà lourdes du mentor et du mentoré.

« On veut améliorer les conditions des jeunes, car il y a beaucoup de précarité. On veut que les jeunes se sentent bien », assure-t-il.

Au cours des prochaines semaines, les organisations affiliées à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) doivent faire le point situation des négociations et décider de la suite à donner aux mandats de grève obtenus.

« La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. S’il veut négocier, qu’il le démontre », conclut le président du SEHCN/CSQ.

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