Les thérapeutes du sport du Québec souhaitent une reconnaissance professionnelle
Éric Grenier-Denis, directeur général de la CTSQ, souhaite que les démarches avancent plus rapidement dans le dossier de l’adhésion à un ordre professionnel pour les thérapeutes du sport du Québec.
Depuis une vingtaine d’années, la Corporation des thérapeutes du sport du Québec (CTSQ) tente en vain d’être intégrée au système professionnel du Québec. Elle se dit inquiète de la lenteur de ce long processus et souhaite plus d’initiatives de la part du gouvernement dans ce dossier.
Cette bataille que mène le groupe de thérapeutes du sport est un combat de longue haleine qui s’étire depuis plus de deux décennies. Après plusieurs années de démarches, en 2012, un règlement d’autorisation parrainé par le Collège des médecins du Québec reconnaissait le statut de thérapeute du sport au Québec.
« Ce règlement d’autorisation n’est quand même pas la juridiction légale d’un ordre professionnel », précise Éric Grenier-Denis, directeur général de la CTSQ.
En 2018, les démarches allaient bon train et M. Grenier-Denis se disait confiant d’en arriver à une entente. Une étude a été faite par la CTSQ afin de savoir quel serait le prix d’une adhésion à un ordre professionnel indépendant pour les thérapeutes du sport.
Le projet a été révisé et accepté par l’Office des professions du Québec (OPQ) de même que par une majorité des membres de la CTSQ. Cependant, un changement de directrice à l’OPQ « a mis une pause sur le projet ».
Le changement de gouvernement de 2018 a ensuite amené d’autres complications. « La ministre de la Justice à l’époque, Sonia Lebel, était responsable du dossier et n’était pas en faveur d’une création d’un nouvel ordre. Elle préférait intégrer les professions qui cherchent à avoir un encadrement dans un ordre existant. On est passé de oui vous aurez un ordre professionnel, à on va prendre une pause et à finalement on revient en arrière », explique le directeur général, qui précise que des discussions ont lieu avec l’OPQ depuis le printemps dernier.
Pourquoi un ordre?
Selon M. Grenier-Denis, les revendications ont pour but, entre autres, d’apporter une reconnaissance de la profession. « La profession devient reconnue à travers les autres professionnels, les compagnies d’assurances et même par le grand public », explique-t-il.
Cela protège le public et indirectement les membres. « Premièrement, si quelqu’un fait une faute professionnelle, l’ordre a le pouvoir légal d’enquêter et de sévir au besoin. En plus, s’il pratique la thérapie du sport sans avoir les études ou les critères requis, l’ordre peut arrêter ses activités professionnelles », affirme-t-il.
Puisqu’il n’y a pas d’encadrement légal présentement, n’importe qui peut s’improviser thérapeute du sport. Les risques de préjudices et de fautes professionnelles deviennent plus nombreux et la réputation de la profession risque d’être ternie si un non-membre agit de manière inadéquate.
Quant à l’avenir, le directeur affirme que « depuis le changement de ministre, la responsabilité du dossier a été transférée à Danielle McCann, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur. L’OPQ va déposer un document de consultation aux différents organismes gouvernementaux ». Ce document a pour but, entre autres, d’être la base de l’intégration au système professionnel et d’indiquer les démarches pour y parvenir.
Fait à noter, la juridiction des affaires professionnelles, qui était traitée par le ministère de la Justice, est devenu la responsabilité du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur depuis le remaniement ministériel de 2020.
Rappelons que cette situation est également vécue par les kinésiologues, les ostéopathes et les massothérapeutes. « On est tous dans le même bateau. Il faut encadrer nos professions », indique Éric Grenier-Denis. « Les enjeux ne sont toutefois pas les mêmes pour les différentes professions, mais on essaie quand on peut de s’épauler », conclut-il.
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