Résolu ne chauffera pas l’usine de Baie-Comeau cet hiver

Par Charlotte Paquet 11:33 AM - 14 octobre 2021
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L’usine de Baie-Comeau de Produits forestiers Résolu ne sera pas chauffée cet hiver, au grand dam du comité de relance du complexe industriel.

Produits forestiers Résolu (PFR) n’a pas l’intention de chauffer à l’hiver son usine de Baie-Comeau, fermée depuis mars 2020, ce que dénonce vivement le comité de relance du complexe industriel en l’invitant à réviser sa décision.

« L’an passé, ils l’avaient chauffée. On s’était dit que peu importe ce qu’ils veulent faire avec l’usine, ils devaient la chauffer pour la garder en bon état », explique le président du comité et préfet sortant de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong. Un an plus tard, PFR change de cap.

Un bâtiment non chauffé pendant la saison froide se détériore, c’est connu. En plus, certains des équipements toujours sur place souffriront d’une détérioration prématurée et deviendront probablement inutilisables, craint M. Furlong.

Selon lui, tout ça pourrait faire bondir les coûts d’une réouverture de l’usine, ce qui n’aidera en rien une possible relance, que ce soit dans la production de pâte ou autres. « Je pense qu’ils n’ont aucune vision pour l’usine. Ils ne veulent pas investir là-dedans », laisse-t-il tomber.

Et ce qui choque encore plus le comité de relance, c’est qu’il a obtenu la confirmation que Québec était prêt à contribuer financièrement aux coûts de chauffage de l’usine de Baie-Comeau advenant une demande en ce sens de la part de PFR. Demande qui n’a jamais été faite.

« On se demande pourquoi la compagnie ne démontre pas plus d’intérêt », poursuit le président, rappelant les qualités du site avec son système industriel de traitement des eaux, son lien ferroviaire avec le port de mer et son alimentation électrique assurée par Hydro-Québec.

« C’est un dossier qu’on continue à surveiller. On travaille pour la population de la Manicouagan, mais on ne contrôle pas tout, on fait ce qu’on peut », conclut M. Furlong.

Des millions $

Du côté de PFR, son porte-parole, Louis Bouchard, explique que la décision est purement économique.

« C’est extrêmement coûteux. Maintenir le chauffage, on est dans les millions de dollars par usine », indique-t-il, en faisant référence aux papetières de Baie-Comeau et d’Amos, fermées depuis le début de la pandémie.

M. Bouchard assure que « la façon qu’on hivernise les bâtiments et les équipements, ça permet de les préserver ».

Sur la question de l’avenir de l’usine, le porte-parole n’a rien de nouveau à annoncer. Oui, le comité de relance a bien présenté quelques options à PFR, mais pour le moment, il n’y a pas eu de suite. De son côté, l’entreprise continue de suivre la demande de papier journal dans le monde. M. Bouchard assure que rien n’est écarté.

Tout dépendant de ce qui pourrait se passer pour son site industriel de Baie-Comeau, PFR pourrait devoir composer avec des obligations environnementales. Mais tant que les activités de la papetière sont suspendues de façon indéfinie, et non en arrêt permanent, ces obligations-là ne s’appliquent pas.

« Si jamais il y a une vente ou un changement de vocation, on les respectera, comme on l’a toujours fait », conclut Louis Bouchard.

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