Une incursion dans la littérature LGBT pour Mathieu Bonneau

Par Colombe Jourdain 6:01 AM - 24 octobre 2021
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Mathieu Bonneau avec ses copies de son roman Âmes sœurs en escale. Photo courtoisie.

L’auteur originaire de Baie-Comeau Mathieu Bonneau a entrepris l’écriture de son premier roman LGBT, intitulé Âmes sœurs en escale, pendant ses études universitaires au Saguenay. Son roman a trouvé sa place chez un éditeur spécialisé en roman LGBT+, Homoromance éditions qu’il a déniché en posant des questions sur des forums internet pour trouver un éditeur gay friendly.

Le récit met en scène deux amis qui vivent un deuil qui les lie, mais qu’ils traversent chacun de façon très différente. Alors qu’Antoine, son personnage principal, vit plusieurs chamboulements en découvrant son homosexualité, lui qui se croyait hétéro, Laurent, son grand ami, glisse vers l’autodestruction. Antoine devra aider son meilleur ami à se relever de cette épreuve difficile tout en composant avec les changements dans sa propre vie.

Le roman sortira en version numérique sur Amazon le 29 novembre prochain. Il est toutefois déjà possible de commander la version papier sur le site du distributeur américain. L’écrivain a plusieurs projets en cours, dont une trilogie fantastique qu’il admet avoir commencée alors qu’il demeurait toujours à Baie-Comeau. Déjà au secondaire, dans les corridors de la polyvalente des Baies, il traînait avec lui une enveloppe contenant ses premiers écrits qu’il ne quittait jamais.

Avouant avoir été victime d’intimidation, avant même de faire son coming out, il se rappelle que les jeunes essayaient de lui dérober sa précieuse enveloppe. « Je l’ai déjà retrouvée dans une poubelle, en secondaire 4…c’était déjà toute ma vie », avoue l’auteur. « La question de la différence à Baie-Comeau, en région, ç’a pas été facile », ajoute celui qui aimerait bien participer au salon du livre de la Côte-Nord. « Ça me permettrait de fermer la boucle avec ce que j’ai vécu ici. » 

Enseignant de formation, il aide à distance des jeunes du primaire les soirs et la fin de semaine, le reste du temps est partagé entre la lecture, l’écriture et la marche. D’ailleurs, il aime bien déambuler en fin de soirée dans son quartier de Québec, où il vit maintenant, tout en écrivant sur son cellulaire. Oui, il écrit parfois en marchant!

« Des fois, l’inspiration c’est quelqu’un, un lieu, le genre d’un autre livre ou tu viens de lire quelque chose dans un livre et tu te dis, ça, faut que j’en parle dans mon livre. Parfois, l’inspiration arrive de partout, j’ai même déjà eu une idée en nageant », affirme l’écrivain.

Parlant de son processus d’écriture, M. Bonneau avoue être très rigoureux dans sa méthode de travail. Il se fait des listes, se fixe des objectifs mensuels, planifie ses séances d’écriture et de correction. Cette façon de fonctionner a changé sa vie et lui permet d’éviter la procrastination. Son horaire est réglé comme une horloge et il s’assure d’avoir 45 minutes par jour pour écrire, temps qu’il chronomètre d’ailleurs.

« Tellement de gens disent qu’ils n’ont pas de créativité, mais ils ne l’exploitent pas. Stephen King s’assoit tous les jours pour écrire, Amélie Nothomb s’assoit avec son litre de thé pour écrire, tôt le matin avant même de déjeuner », souligne-t-il.

Mathieu Bonneau participera cette année, pour la troisième fois, au NanoWrimo (National Novel Writing Month), un défi sur internet qui consiste à écrire un roman de 50 000 mots pendant le mois de novembre. Il compte travailler sur le 2e tome des « enquêtes de Jay Lafleur », un polar. Le premier tome est présentement en correction. Il jongle avec plusieurs projets d’écriture en même temps. Son deuxième roman LGBT est déjà dans les mains de son éditeur.

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