Possibilités forestières : la Côte-Nord fait bande à part

Par Charlotte Paquet 9:00 AM - 19 novembre 2021
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Selon le forestier en chef du Québec, Louis Pelletier, la Côte-Nord connaîtra, au cours du printemps 2022, ses possibilités forestières pour la période 2023-2028. Dans les autres régions du Québec, ç’a été fait cette semaine. Photo Bureau du forestier en chef

Ne cherchez pas les nouvelles possibilités forestières de la Côte-Nord dans la récente sortie publique du forestier en chef pour la période 2023 à 2028 au Québec. La région est plutôt dans une classe à part puisque le volume de 3,8 millions de mètres cubes de bois accordé actuellement est reconduit de façon provisoire pour une période d’environ six mois.

Toutes les autres régions du Québec ont appris, cette semaine, les possibilités forestières qui leur seront consenties pour la prochaine période quinquennale. Mais sur la Côte-Nord, l’analyse aux fins de calcul n’est pas complétée, explique le forestier en chef du Québec, Louis Pelletier.

« Ça ne change rien pour vous », assure M. Pelletier, en rappelant que les volumes qu’il détermine pour le Québec aux cinq ans seront en vigueur à compter du 1er avril 2023. Ce délai de 18 mois est nécessaire pour permettre au ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs de voir à la seconde étape du processus, celle de l’attribution des bois et de la planification forestière.

La séquence de réalisation de l’inventaire forestier de chaque région a fait en sorte qu’il a été livré un peu plus tard sur la Côte-Nord. Mais cette dernière n’y perdra rien, selon le grand responsable, qui rappelle que les possibilités forestières d’une région correspondent au potentiel de la forêt, mais un potentiel à ne pas dépasser.

« Pour la Côte-Nord, on va faire le même traitement que pour les autres régions. Au début février, on devrait présenter les résultats préliminaires de la Côte-Nord aux parties intéressées de la région », souligne-t-il, en faisant notamment référence aux représentants des milieux forestier, faunique et municipal.

« On va leur expliquer sur quelles bases on a fait nos analyses. Ensuite, on va attendre leurs commentaires par écrit. Au printemps 2022, la Côte-Nord aura sa propre détermination (de possibilités forestières), ses nouveaux chiffres », poursuit Louis Pelletier.

Un maintien apprécié

Le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, se dit content du maintien du volume de bois dévolu à la Côte-Nord, même si c’est de manière temporaire. « Dans un contexte où on veut relancer l’économie, on a besoin de la forêt », insiste-t-il.

Pour celui qui préside le comité forêt de l’Union des municipalités du Québec, la Côte-Nord demeure une région forestière importante, même si ces temps-ci, « on a de la difficulté avec notre papetière ».

M. Montigny se croise les doigts pour que l’exercice en cours du côté du forestier en chef ne se conclue pas par une baisse de volume alors que tous les efforts sont faits pour réussir la relance du complexe industriel de Produits forestiers Résolu à Baie-Comeau.

« Le message doit être il y a de la capacité forestière sur la Côte-Nord pour travailler un projet de relance pour la papetière. Un message où on aurait eu une baisse de capacité aurait été très négatif pour poursuivre les démarches avec les entreprises qui ont de l’intérêt », poursuit l’élu, qui s’encourage devant la hausse de 1 % du volume accordé à la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, une région qui a des similitudes avec la Côte-Nord.

Questionné sur l’existence véritable de promoteurs intéressés par l’usine, Yves Montigny assure que « oui, il y en a, mais ils ne peuvent pas sortir sur la place publique ».

Enfin, ce qui réjouit au plus haut point le maire avec les annonces récentes du forestier en chef, c’est l’importance qu’il accorde à la réalisation de travaux sylvicoles. « Ça, c’est parfait. C’est le signal qu’on répète au ministère depuis deux ans. Il faut favoriser les travaux sylvicoles pour s’assurer de la régénération de nos forêts. »

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