Carl Coudé garde le moral à Baie-Comeau, malgré près de six jours sans courant

Par Charlotte Paquet 3:02 PM - 28 Décembre 2022
Temps de lecture :

Carl Coudé ne se laisse pas abattre, sans mauvais jeu de mots, même s’il est l’un des très rares citoyens de Baie-Comeau toujours privés de courant après près de six jours. On aperçoit derrière lui la coupable, une énorme branche tombée sur la ligne électrique.

La vie est loin d’être drôle pour les 1 716 Nord-Côtiers toujours sans électricité en milieu d’après-midi de ce mercredi 28 décembre, mais certains d’entre eux font tout de même contre mauvaise fortune bon cœur. Carl Coudé, l’un des rares résidents de Baie-Comeau encore affectés, est un de ceux-là.

Le retraité d’Hydro-Québec vaquait à divers travaux sur son terrain lorsque Le Manic l’a interpellé en début d’après-midi. Lui et ses deux voisins sont toujours privés de courant depuis la terrible tempête de vent du vendredi du 23 décembre.

L’homme garde le moral malgré tout. « Il y en a toujours des pires. Il y en a à Montréal qui voyaient que le sous-sol était inondé avec six pieds d’eau en plus », rappelle-t-il, en ajoutant que personne n’a été blessé chez lui et que sa maison n’a subi aucun dommage.

Un tour du propriétaire

M. Coudé a fait faire à la représentante du Manic une sorte de tour du propriétaire de son terrain pour nous montrer l’étendue des dégâts. Une épinette d’une hauteur de près de 30 pieds a été déracinée par la force des vents, tandis que les autres épinettes d’une haie sont demeurées bien solides.

Mais ce n’est pas cet arbre qui est responsable de la longue panne d’électricité. La coupable est plutôt l’énorme branche d’un autre arbre qui a cédé pour aller choir sur la ligne électrique qui traverse l’arrière de la propriété.

« Ça, ça a fait tendre la ligne. Donc, le haut du poteau (d’Hydro-Québec) a cassé et le transfo a atterri ici », a expliqué le propriétaire, en pointant du doigt le côté d’une petite remise.

Le poteau d’Hydro-Québec s’est cassé et la partie du haut, où se trouve le transformateur, est allée choir près d’une petite remise.

En allant aux informations pour savoir quand lui et sa famille pouvaient espérer être rebranchés, le citoyen s’est fait répondre mardi après-midi ou mercredi matin. Or, ce matin, on a reporté les travaux de réparation à jeudi.

« Ils vont aux priorités et aux jobs les plus faciles. Ici, il faut qu’ils replantent un poteau. Ensuite, il faut qu’ils dégagent la ligne, ça veut dire qu’il faut qu’ils abattent l’épinette, la branche. Ensuite, ils vont remonter la ligne dans le nouveau poteau. Le transfo coule. Il faut qu’ils remettent un transfo neuf. Après ça, ils vont fermer le sectionneur là-bas et ils vont réalimenter », énumère celui qui s’y connaît de toute évidence.

Une énorme branche tombée sur la ligne électrique a fait tendre le câble, entraînant une cassure du poteau.

S’organiser

Après presque six jours sans électricité, M. Coudé, sa femme et leurs deux grandes filles n’ont pas quitté leur demeure, mais passent leur temps au sous-sol, où se trouve un foyer. Une génératrice a été installée sous un abri de toile à l’extérieur et deux petites chaufferettes ont été ajoutées à l’intérieur.

« Au sous-sol, il fait 11 degrés avec les deux chaufferettes et le foyer. La nuit, il fait 9. Ce matin, dans la maison (en haut), il faisait zéro degré et il fait encore zéro. On laisse couler les champelures pour ne pas que ça gèle », mentionne l’homme.

« On pourrait fermer l’eau, fermer tout et s’en aller à l’hôtel. Mais là, la maison, tu ne veux pas qu’il arrive de quoi. » Le contenu des congélateurs a été entreposé à l’extérieur et pour les réfrigérateurs, il n’y a aucun problème avec la température de la maison.

Partager cet article