De l’IESI à la Place des Arts pour Lashuanna

Par Sylvain Turcotte 9:50 AM - 16 janvier 2023
Temps de lecture :

Lashuanna Aster-Vollant lors de la lecture de la pièce Manikanetish en décembre dernier. Photo Danny Taillon

Lashuanna Aster-Vollant devra s’absenter de l’école durant près d’un mois à compter de mars. Elle a un bon motif : elle sera sur les planches du Théâtre Jean-Duceppe de Montréal.

L’étudiante de l’Institut d’enseignement de Sept-Îles fait partie de la distribution de Manikanetish, l’œuvre littéraire de Naomi Fontaine de Uashat, adaptée pour le théâtre.

C’est cet été que Lashuanna, étudiante en secondaire 4 de l’option art dramatique, a appris qu’elle avait été retenue à la suite des auditions. Alors qu’elle se trouvait avec des amis, elle a manqué un appel. Le metteur en scène Jean-Simon Traversy lui laissait la bonne nouvelle comme message.  « J’étais full contente », s’est souvenue l’adolescente âgée de 16 ans.

Son rêve de devenir actrice devenait ainsi réel.

Elle se sent choyée de jouer dans Manikanetish, histoire tirée d’une écrivaine innue. « C’est une histoire qui représente ma communauté. Ça parle de Naomi qui y travaillait comme prof », de dire l’étudiante, qui aime beaucoup lire.

Lashuanna dira plus d’une fois qu’elle aime le théâtre, qu’elle aime jouer. « C’est un gros rêve que je suis en train de réaliser. Ce sera ma première expérience en dehors de l’école. »

D’ailleurs, elle partagera la scène aux côtés de Sharon Fontaine-Ishpatao, la Mikuan du film Kuessipan, une modèle à ses yeux.

Oups!

Si elle aspirait à ce milieu depuis ses dernières années du primaire, il s’en est fallu de peu pour que Lashuanna ne se retrouve pas en art dramatique à l’IESI. Elle comptait aller en musique, mais cette option a été retirée. Elle y est allée avec ce qu’elle avait découvert en parascolaire lors de sa sixième année.

« L’art dramatique, c’est comme se retrouver en famille. Ç’a m’a permis aussi de m’accrocher (à l’école). Avant, j’étais un peu timide. Ça m’a permis de devenir plus ouverte, surtout en secondaire trois », a mentionné celle qui aspire davantage à la télévision, sans savoir encore vers où elle se dirigera après le secondaire.  

Manikanetish sera présentée du 8 mars au 8 avril au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts à Montréal. Une tournée est prévue en province 2024. La Salle Jean-Marc Dion annonce déjà qu’elle accueillera la première pour la Côte-Nord. « J’ai vraiment hâte. Ce sera un monde parallèle de jouer dans ma ville. » Lors de son mois à Montréal, Lashuanna aura droit à un enseignant privé pour son mois d’absence de l’IESI.

Elle ressent un certain stress face à cette aventure à venir sur les planches, mais un bon. « C’est de l’excitation. » Si le nom de Jean-Duceppe lui était vague, elle a découvert que ce lieu de théâtre à la Place des Arts de Montréal était grand.

Par ailleurs, si elle est tout heureuse de cette belle expérience, elle dit avoir une petite tristesse. Elle ne pourra être de la pièce montée par les étudiants de l’IESI pour l’année scolaire en cours, particulièrement avec ses amis de secondaire 5. Elle profite toutefois des nombreux apprentissages dans le cadre de ces cinq heures de classe de l’option art dramatique.


Une fierté pour l’enseignante

(ST) Il ne fait aucun doute que le parcours de Lashuanna et l’expérience qu’elle s’apprête à vivre réjouissent l’enseignante en art dramatique à l’IESI, Julie Ruel.

« C’est une grande fierté de voir le cheminement d’une élève à qui j’enseigne depuis qu’elle est en secondaire 1. Elle s’est ouverte, s’est découverte », souligne-t-elle.

Il y a quinzaine d’années que Mme Ruel baigne dans l’enseignement. Lashuanna sera la première de ses élèves à jouer professionnellement.

« Il y a une continuité. Elle a un leadership positif et une belle influence. Ça permet de voir jusqu’où ça peut mener. C’est un beau modèle pour ses camarades », louange l’enseignante.

Julie Ruel assure qu’elle sera à la Place des Arts, quelque part en mars ou en avril, pour voir jouer Lashuanna.

« Ce sera un incontournable d’aller la voir. C’est tellement une étape importante. Il faut qu’elle se sente supportée. J’ai hâte. »