Programme TACH : toujours aussi populaire après 50 ans

Par Johannie Gaudreault 4:00 PM - 27 mars 2023
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Au fil des années, des activités étaient proposées aux étudiants du programme TACH, très souvent en pleine nature. Photo : Facebook

Les études collégiales sont une étape importante dans une vie. Les étudiants de Techniques d’aménagement cynégétique et halieutique (TACH) du Cégep de Baie-Comeau ont pu revenir en arrière le temps d’une soirée pour des retrouvailles visant à souligner les 50 années d’existence du programme. 

Dominic Francoeur, finissant de la promotion 1996 et enseignant du programme depuis 2004, est à la tête de cet événement spécial qui s’est concrétisé samedi dans les locaux de centre d’études collégiales. 

De 13 h à 2 h, tous les diplômés, enseignants et techniciens en travaux pratiques des 50 dernières années étaient invités à une visite du cégep et une soirée protocolaire comprenant un hommage aux anciens professeurs et techniciens du programme. 

Une exposition visuelle et numérique attendait aussi les participants qui ont terminé la journée avec un souper, de la musique et de l’animation. « C’était une belle opportunité pour tous les anciens de se voir et de se rappeler une étape très importante de leur vie et de leur passage à Baie-Comeau », dévoile l’organisateur. 

Le programme Techniques d’aménagement cynégétique et halieutique est toujours aussi populaire de nos jours. Il réunit des élèves en provenance de partout au Québec et de la France à Baie-Comeau pour suivre cette formation unique en Amérique du Nord. 

De 1972 au 31 décembre 2022, ce sont 1 025 diplômés qui ont terminé le programme. Au fil des ans, le nombre d’étudiants a varié entre 30 et 60 par cohorte. « Lorsque les élèves des trois années sont aux études, comme cette année, c’est environ 95 élèves qui étudient en TACH. Depuis les cinq dernières années, la moyenne pour tout le programme était de 126 élèves représentant environ 20 % de la clientèle complète du cégep », témoigne M. Francoeur. 

Un peu d’histoire

C’est Jean-Louis Frenette de Saint-Lin-des-Laurentides qui est le fondateur du programme TACH.  Après son baccalauréat en pédagogie de l’histoire et une licence en lettres et géographie obtenue en 1965 à l’Université de Montréal, il s’est inscrit en biogéographie afin d’obtenir un diplôme d’études supérieures.

« Il a complété son parcours scolaire avant d’entreprendre la rédaction d’une thèse portant sur les perspectives de l’aménagement cynégétique et halieutique au Québec », informe M. Francoeur. 

Son directeur de thèse, le géographe et ethnologue, Jacques Rousseau, est décédé subitement avant qu’il ait pu terminer son travail.

« Très affecté par la perte d’un mentor dont il avait tout juste pu apprécier l’extraordinaire compétence, il a laissé ses études en plan pour accepter un poste d’enseignant au Collège de Hauterive sur la Côte-Nord du Saint-Laurent. Cette institution est devenue plus tard le Cégep de Baie-Comeau », ajoute l’enseignant. 

C’est dans le contexte de la naissance d’un nouveau cégep qu’il a offert d’appliquer son sujet de thèse avortée à l’élaboration d’un programme de cours pour former des techniciens aptes à gérer les ressources fauniques à des fins récréatives et touristiques.

« Pendant deux ans, il en a vigoureusement défendu le principe, tant auprès des instances gouvernementales que médiatiques. Finalement, en 1972, le programme TACH a été officiellement implanté au Cégep de Baie-Comeau », fait savoir Dominic Francoeur. 

Évolution

Au fil des années, le programme s’est adapté au changement, numérique entre autres, aux tendances, mais il demeure toujours une formation polyvalente orientée sur quatre grands axes qui sont : l’aménagement et l’exploitation fauniques, la planification et la construction d’infrastructures d’accueil, l’organisation et la réalisation d’activités de plein air et l’administration et la gestion d’une entreprise.

« À quelques reprises, en 2004 et 2017 notamment, le cours a été soumis à une évaluation de programme. À la lumière des résultats obtenus, on a fait des recommandations et on a apporté des modifications au programme d’études », se souvient le professeur d’expérience. 

Certains cours ont donc évolué pour s’adapter aux avancés technologiques et numériques et d’autres ont changé pour laisser la place à de nouveaux. « Particulièrement, depuis 2020, il y a maintenant un cours de biodiversité marine permettant aux étudiants de mettre à profit une panoplie de compétences acquises en les appliquant au milieu marin et à ses organismes », précise Dominic Francoeur. 

De 1972 jusqu’à 1992, la technique était d’une durée de deux ans et demi. Les sessions 3, 4, 5 et 6 étaient en continu et les futurs diplômés terminaient leur programme en décembre. Depuis 1993, la technique se déroule sur une durée de trois ans.

Activités 

Outre les formations, qui sont à l’avant-plan du programme, le collège offrait beaucoup d’activités,  de collaboration, de partenariat et d’échange, ce qu’il fait d’ailleurs encore aujourd’hui. De nouvelles propositions continuent d’être développées. 

« Dès le début des années 1980, un partenariat avec Hydro-Québec avait permis aux étudiants, enseignants et techniciens de travailler à la passe migratoire du loup marin dans le secteur du bassin Outardes-2 », illustre M. Francoeur, ajoutant qu’une nouvelle entente permet encore de réaliser différents travaux dans ce secteur. 

Parmi les activités réalisées au fil des ans, on retrouve notamment « des travaux d’aménagement au Parc Nature de Pointe-aux-Outardes, du nettoyage et de la coupe d’arbres au Club de golf de Baie-Comeau, un stage international au Bénin et en Afrique, un échange dans un lycée français » et bien plus encore. 

Aujourd’hui, le programme propose de nouvelles activités comme des classes grandeur nature « permettant à certains de nos élèves, accompagnés d’enseignants et de techniciens, de promouvoir le programme TACH par différentes activités en lien avec la pêche, la chasse et le plein air », divulgue l’enseignant. 

Faits marquants 

Bien sûr, en 50 ans, on accumule les moments marquants. Sans tous les énumérer, Dominic Francoeur souligne surtout la pérennité du programme d’études. 

« En 1992 s’est tenue une activité pour les 20 ans des TACH. En 2013, c’était pour les 40 ans. Ça prouve encore, pour les 50 ans, un attachement profond, pour la vie, au programme de Techniques d’aménagement cynégétique et halieutique », s’étonne-t-il. 

« Ce qui est remarquable, c’est de voir, qu’après 50 ans, l’engouement et l’intérêt de se revoir et de venir étudier au Cégep de Baie-Comeau, est toujours là », conclut M. Francoeur. 

Plus de 300 anciens diplômés, actuels étudiants et enseignants se sont rassemblés samedi pour souligner les 50 ans du programme TACH au cégep de Baie-Comeau. Photo : Victoria Francoeur

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