Pier Gilbert, l’homme de la situation

Par Sylvain Turcotte 4:00 PM - 25 avril 2023
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En 2023, Pier Gilbert, recevant sa reconnaissance des prix Hommage-bénévolat Québec des mains de la ministre responsable de la Solidarité et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau. Photo Louise Leblanc 

Il n’a certes plus besoin de présentation à Sept-Îles. Il est connu sous le sobriquet de « Gros Pier ». Pier Gilbert, qui se décrit comme le millionnaire de son temps, en donne énormément. Ses nombreuses implications ont d’ailleurs été reconnues par le gouvernement provincial, lors des prix Hommage bénévolat-Québec. L’honoré s’inquiète toutefois pour la relève.

Pier Gilbert fait partie de la quarantaine de personnes de toutes les régions du Québec dont le gouvernement a reconnu leur engagement exceptionnel et leur précieuse contribution bénévole. Ça se passait le 18 avril dernier à l’Assemblée nationale pour l’édition 2023, la 26e.

Impliqué depuis plus de 40 ans, M. Gilbert se veut « comme étant l’homme de la situation » quand un organisme de sa région a besoin. 

Celui qui a reçu déjà plusieurs récompenses pour son implication et qui a même un tournoi de hockey à son nom, le OctoberPete, a reçu le prix des mains de la ministre responsable de la Solidarité et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau. 

Le Septilien n’en était pas à un premier honneur pour son bénévolat, mais celui-ci revêt un cachet particulier.

« Il est encore plus gratifiant que les autres. C’est la plus haute distinction donnée par le gouvernement », a-t-il mentionné. « C’est une fierté face à ce que j’ai fait, mais on ne fait pas du bénévolat pour les prix. C’est une tape dans le dos pour continuer. » 

Il tient d’ailleurs à remercier le Centre d’action bénévole de Sept-Îles et sa directrice Karoline Gilbert pour la mise en candidature. 

Pour la feuille de route de M. Gilbert, elle comprend encore la popote roulante, le Club Optimiste, l’Ordre du Mérite Nord-Côtier et le Salon du livre de la Côte-Nord.

« Ce sont plusieurs petites choses ponctuelles. Je ne fais plus de bénévolat sur dix, douze mois, comme au soccer et au hockey. C’est trop dur. » Ses implications lui permettent de socialiser.

La relève? 

Toutefois, en jasant avec d’autres bénévoles, il constate que la relève se fait absente et les personnes en place vieillissantes. 

« Les jeunes de 30, 35, 40 ans ont des familles. Ils n’ont plus de temps à consacrer », a-t-il dit, faisant notamment référence à son fils Pier-Luc, père de quatre enfants.

« Les vieux tough. Il y a des jeunes, mais pas assez. Il faut que ça parte d’eux-mêmes. La personne qui n’a jamais fait de bénévolat n’ira pas par elle-même. On essaie d’en recruter. Une heure, c’est une heure », a-t-il ajouté.

Il est conscient que tout va vite et que les gens se concentrent davantage sur leur vie sociale. « Des organismes vont tomber si personne n’embarque », se désole-t-il. 

Plus de 2,3 millions de personnes donnent plus de 290 millions d’heures à différentes causes annuellement.

C’est l’équivalent de 160 000 emplois à temps plein et un impact économique de 4 milliards de dollars par année, a souligné la ministre Chantal Rouleau.

Pier Gilbert (à droite en bas), en compagnie des autres personnes honorées, dont Marie-Marthe Malec de Uashat mak Mani-utenam (troisième à partir de la gauche, rangée du bas). Photo Louise Leblanc