Joie, peine, nostalgie et espoir. Ces sentiments ont submergé plusieurs des invités de la photographe portraitiste Geneviève Rioux Savard, lundi, lors du lancement de Vivre, un nouveau service développé à la mémoire de sa grande amie, Catherine Cousin, décédée le 25 janvier 2021 d’un cancer du col de l’utérus. Elle avait 32 ans.
Vivre veut permettre aux personnes atteintes d’un cancer et à leurs proches de participer à une séance photo professionnelle tout en bonheur et en amour. Selon son initiatrice, voilà là l’occasion de s’offrir des souvenirs indélébiles avec celui ou celle qu’ils aiment. De celui ou celle qui poursuivra son chemin à leur côté longtemps encore, ou qui verra sa route prendre fin. Comme celle de Catherine.
C’est entourée de plusieurs membres de la famille et d’ami.e.s de “sa soeur cosmique” que Geneviève Rioux Savard, éducatrice spécialisée de formation, a dévoilé le projet qui lui tient tant à coeur. Qui lui tient à coeur, dans les faits, depuis qu’une étincelle a jailli lors du deuxième anniversaire de la mort de son amie.
“Cath était toujours positive, super souriante, résiliente, pleine de vie. Cath aimait tellement vivre et elle voulait vivre”, s’est souvenue la photographe. Cette vie dans laquelle la disparue mordait, cette vie qui l’a quittée prématurément, a inspiré le nom du projet : Vivre.
Des photos au cas où
Si le projet Vivre est né, c’est pour éviter que des proches réalisent trop tard l’inexistence de photos professionnelles récentes de l’être cher avant que la maladie le transforme et l’accable. Comme c’est arrivé pour la famille et les ami.e.s de Catherine Cousin. “Ça m’a donné l’élan de créer Vivre“
Et dire qu’une séance photo avait été planifiée par les deux amies avant que la disparue ne perde sa chevelure foncée pour une deuxième fois. Mais comme Catherine habitait la Vieille Capitale, le rendez-vous a été annulé par la pandémie et les contraintes de déplacement d’une région à une autre. Après, il était trop tard.
Geneviève Rioux Savard ne veut pas que ça se reproduise. “Je veux donc que la personne choisisse de se faire photographier avant qu’elle soit trop malade, qu’elle soit trop affaiblie, avant un possible départ dans certains cas.”
Mais il ne faut pas voir Vivre comme un service destiné uniquement aux gens dont les jours sont comptés, insiste la photographe. Ces moments à capter dans le viseur de son appareil photo, elle les voit également précieux pour les survivants à un cancer et leurs proches. Pour marquer l’atteinte d’une étape dans la guérison.
Chaque séance se déroulera dans un lieu symbolique pour la personne malade. Elle prendra la pose en compagnie de ses proches dans une ambiance d’où émaneront la joie, l’espoir et les rires. Comme le dit si bien Geneviève Rioux Savard, elle souhaite créer “un espace de douceur dans l’ouragan”.
Une vidéo touchante
Le lancement de Vivre a permis aux invités de visionner une vidéo extrêmement touchante présentant des photos de famille qui cadrent parfaitement avec le nouveau service, bien qu’elles aient été prises au cours des dernières années.
On y voit la famille Célant-Imbeault et la famille Trudel, qui ont perdu chacune un être cher. On y voit aussi la famille Lavoie, dont le petit garçon de cinq ans est décédé quelques mois après la séance photo.
Mais la photographe a également intégré des photos de membres de la famille Dubé-Jean, qui célébraient la fin des traitements de l’aînée. “C’est aussi pour fêter les victoires et les réussites”, fait remarquer Geneviève Rioux Savard.
Fait à noter, au-delà des photos, une vidéo pour immortaliser la vie de la personne atteinte d’un cancer sera offerte aux familles. “On va pouvoir la voir parler, rire, dire je t’aime aux personnes qui lui sont chères.”
Donner 1 %
La photographe portraitiste remettra 1 % des profits réalisés avec Vivre à la Société canadienne du cancer. Elle n’écarte pas la possibilité d’augmenter sa remise selon la réponse du public à l’égard du service. Une fois l’an, elle rendra public le montant versé au cours de la symbolique semaine du 25 janvier, date du décès de son amie Catherine.
Puisque toutes les familles n’auront pas la capacité financière de s’offrir un forfait Vivre, Geneviève Rioux Savard tente de trouver un moyen de les aider. ” À la fin de l’été, si tout fonctionne bien, je vais avoir une collaboration pour aider financièrement les familles”, conclut-elle.
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