Quoi faire avec vos vapoteuses? 

Par Émélie Bernier 5:30 AM - 6 juillet 2023 Initiative de journalisme local
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(Notre dossier sur les vapoteuses)

La pire des solutions lorsque vient le temps de disposer d’une vapoteuse est sans doute de la jeter dans la nature, mais on constate qu’elle est tout de même celle choisie par plusieurs usagers.

” Selon nos recherches, la meilleure action à faire pour le moment est de retourner la vapoteuse aux vendeurs. Certains acceptent de les reprendre dans les endroits où on achète l’article, mais que se passe-t-il avec l’objet par la suite? Est-ce que ça se ramasse quand même dans les poubelles? Le bac de recyclage? Pour l’instant, à ma connaissance, il n’y a pas de point de dépôt. L’erreur que les gens font, c’est de se dire : c’est du plastique, ça se recycle “, indique Emmanuelle Tremblay de la Société VIA, gestionnaire de centres de tri.

En cas de doute, avant de jeter quoi que ce soit dans le bac de récupération, deux questions s’imposent, rappelle la porte-parole de VIA. ” Est-ce un contenant, un emballage ou un imprimé? Si la réponse est non, ça ne va pas au bac. Est-ce que c’est multimatière? Si oui, ça ne va pas au bac. Une vapoteuse n’est ni un contenant, ni un emballage, ni un imprimé et est faite de plastique et de métal. Donc, on est clair : une vapoteuse ne va pas au bac. “

Point barre.

Pierre-Luc Lavoie,  propriétaire des deux boutiques Vapuff à La Malbaie et Baie-Saint-Paul, avise tous ses clients que les vapoteuses qu’il commercialise peuvent être ramenées sur place après usage. « Nous reprenons et disposons gratuitement et aux endroits appropriés tout matériel avec des composantes au lithium ou autre, que ça soit à l’éco-centre ou retourné à nos frais chez les distributeurs pour en disposer de façon sécuritaire. Nous avisons également la clientèle de ne PAS disposer des appareils à batterie au recyclage ou aux poubelles », précise l’homme d’affaires.

Du côté de Recyc-Québec

L’application Ça va où de Recyc-Québec, autrement loquace, ne fait d’ailleurs aucune mention dudit objet et de ses dérivés, pourtant considérés comme des déchets dangereux.

Lorsque nous avons acheminé la question ” comment disposer des vapoteuses et des cigarettes électroniques ” au courriel générique de Recyc-Québec, une réponse laconique nous a été servie. “Veuillez communiquer avec un écocentre dans votre municipalité afin de savoir si cet article est accepté.”

On obtient davantage de détails auprès de la ligne média. ” Les piles et batteries sont assujetties à la responsabilité élargie des producteurs (REP, un principe selon lequel les entreprises qui mettent sur le marché des produits au Québec sont responsables de leur gestion en fin de vie) et peuvent être apportées à un point de dépôt en ce sens. (…) Les acteurs concernés, dont Appel à Recycler, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et RECYC-QUÉBEC sont actuellement mobilisés pour proposer des solutions à mettre en place pour permettre le recyclage efficace et sécuritaire de leurs produits “, nous répond Daphnée Champagne, conseillère en communication.

La REP, c’est quoi?

La Responsabilité élargie des producteurs, ou REP,  est « un principe selon lequel les entreprises qui mettent sur le marché des produits au Québec sont responsables de leur gestion en fin de vie ». Cette approche, récente au Québec, est déjà bien implantée dans d’autres provinces et pays et vise à mettre la responsabilité de la gestion des matières résiduelles liées à certains produits entre les mains de ceux qui les fabriquent.

Le Règlement sur la récupération et la valorisation de produits par les entreprise est l’outil législatif mis en place par le gouvernement québécois pour atteindre cet objectif. Il stipule que les entreprises visées par la REP doivent soit « prévoir la mise en place d’un système de récupération et de valorisation de leurs produits » ou  « devenir membre d’un organisme de gestion reconnu dont la fonction est de mettre en œuvre un système de récupération et de valorisation des produits au nom de ses membres ». Parmi les produits visés, on remarque les appareils ménagers et de climatisation, les lampes au mercure, les peintures et contenants, les piles et batteries et les produits électroniques. Les deux dernières catégories peuvent englober les vapoteuses, bien que celles-ci ne soient pas formellement identifiées dans la liste.

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