Doit-on charger plus cher pour l’électricité?
Le barrage SM2. Photo courtoisie
Payer plus cher pour l’électricité favoriserait une consommation plus rationnelle de la ressource par les Québécois. C’est du moins ce qu’affirme l’Institut économique de Montréal (IEDM) dans un mémoire déposé dans le cadre de la consultation publique sur l’avenir énergétique du Québec qui se conclut aujourd’hui 1er août.
Les besoins énergétiques du Québec ne cessent d’augmenter et la province aura besoin de 100 TWh en approvisionnement additionnel d’ici 2050, selon des estimations récentes.
« L’ère des surplus en apparence infinis d’Hydro-Québec est derrière nous, et le Québec a besoin de nouveaux approvisionnements. Il faut réaliser que chaque kilowatt de puissance a son coût, et qu’il peut, dans certains cas, coûter moins cher d’en consommer moins que d’en produire plus», affirme Gabriel Giguère, analyste en politiques publiques à l’IEDM.
Le coût moyen des nouveaux approvisionnements en électricité, de 11 cents le kilowattheure en moyenne, dépasse le tarif moyen payé présentement par les clients résidentiels, soit 7,59 cents le kilowattheure. Cette situation entraînera une inévitable hausse des tarifs selon Hydro-Québec. Cette hausse devrait être envisagée dans un avenir rapproché, selon l’IEDM.
«Québec devrait revoir la tarification de l’électricité afin d’inciter la conservation de l’énergie. L’envoi d’un signal par les prix provoque une adaptation dans le comportement des consommateurs, et un prix plus élevé se traduit en une diminution de la consommation », peut-on lire dans le mémoire.
Pour répondre à la demande en électricité des entreprises, le gouvernement doit permettre une contribution accrue des producteurs indépendants, soutient l’Institut.
« Alors que les surplus d’Hydro fondent à vue d’œil, il serait insensé de se priver d’une capacité de production additionnelle pour des contraintes purement arbitraires comme la limitation de capacité des barrages indépendants. Pourtant, certaines entreprises, MRC et Premières Nations se voient encore limitées dans la taille de leurs projets, malgré des sites qui ont de bien meilleurs potentiels», explique M. Giguère.
« La clientèle québécoise qui a consommé 1000 kWh d’électricité par mois en 2022 a payé en moyenne 7,59 cents le kWh. Ce tarif est 7,34 cents de moins que celui de la moyenne des villes de l’Est du Canada, qui s’élève à 14,93 cents (source : Hydro-Québec, Comparaison des prix de l’électricité dans les grandes villes nord-américaines : tarifs en vigueur le 1er avril 2022) lit-on également dans le mémoire. Les bénéfices supplémentaires liés à une hausse des tarifs permettraient du même coup d’abaisser le fardeau fiscal des Québécois, soutient l’IEDM.
Un projet de loi doit être déposé cet automne par le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie et doit être «l’occasion d’apporter les modifications nécessaires au cadre réglementaire et légal actuel afin d’assurer l’avenir énergétique du Québec », conclut l’IEDM.
La Consultation publique sur l’encadrement et le développement des énergies propres au Québec se termine aujourd’hui, 1er août. Vous pouvez encore y contribuer en suivant ce lien.
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