Celui que l’on surnomme « le grand héros de la Côte-Nord », Napoléon-Alexandre Comeau, a quitté ce monde il y a 100 ans. Le 23 novembre 1923, son décès a été constaté.
Dans les livres historiques, on retrace la date de sa mort le 17 novembre, mais ce n’est pas ce qu’ont démontré les recherches de la Baie-Comoise et généalogiste, Henriel Dufour. Celle-ci a d’ailleurs publié un livre sur la figure marquante de Baie-Comeau, en 1998.
« Je suis allée dans la maison de Napoléon-Alexandre Comeau. Je suis restée en contact avec sa famille. Je peux vous dire que, selon tout ce que j’ai trouvé, son décès est survenu le 23 novembre », relate-t-elle, en entrevue au Manic.
Napoléon-Alexandre Comeau a donné son nom à la ville de Baie-Comeau, rien de moins. Homme aux multiples talents, il a permis de mieux faire connaître la faune de la Côte-Nord.
Pour Mme Dufour, qui conserve une excellente mémoire même après 78 années bien sonnées, Napoléon-Alexandre Comeau a connu la gloire lors d’un moment en particulier. En janvier 1886, il a effectué le sauvetage de ses deux beaux-frères égarés sur le fleuve Saint-Laurent.
« Ils étaient pris entre les glaces. Napoléon-Alexandre Comeau, avec son frère, va leur porter secours, mais il doit traverser le fleuve Saint-Laurent en canot pour se rendre sur la rive sud. Ce fut un voyage très difficile, mais les quatre hommes s’en sont sortis », raconte la passionnée d’histoire.
À son retour par Québec, Comeau est accueilli en héros, l’histoire du sauvetage a fait le tour des journaux. Cet exploit lui valut plusieurs décorations. « C’est à ce moment qu’il est devenu une légende », ajoute Mme Dufour.
L’homme qui est né aux Ilets-Jérémie en 1848 a connu une vie hors du commun. À 12 ans, il a occupé le poste de gardien de la rivière Godbout. En plus de bien connaître le territoire, il a appris des langues autochtones ainsi que quelques bases de la médecine. Il a mis au monde plus de 250 enfants.
« Tout le monde savait que Napoléon-Alexandre Comeau était un tireur d’élite, continue Henriel Dufour. Il avait été engagé par un noble français pour la chasse aux bisons. »
Napoléon-Alexandre Comeau a suffisamment marqué son coin de pays pour avoir un monument à son nom. En 1926, trois ans après sa mort, la Société Provancher d’histoire naturelle du Canada érige un monument à Godbout.
On peut lire sur la plaque commémorative : « Humble enfant du Nord, il sut avec autorité lire dans le grand livre de la nature tout en servant les siens et son pays. » En 1998, la Société canadienne des postes a émis un timbre pour souligner le 150e anniversaire de sa naissance.
