Un comité parlementaire souhaite un registre national des implants mammaires
Un registre national pour aider à prévenir les maladies et les problèmes liés aux implants mammaires. est réclamé. Photo Lionel Cironneau/ La Presse Canadienne
Le comité de la santé de la Chambre des communes fait écho aux appels de longue date des chirurgiens plasticiens et des défenseurs des patients en faveur d’un registre national pour aider à prévenir les maladies et les problèmes liés aux implants mammaires.
Un registre national permettrait au gouvernement fédéral de retracer des implants spécifiques, de contacter les patientes en cas de rappel et de contribuer à la recherche liée aux implants mammaires, a indiqué le comité dans un rapport publié jeudi.
Les responsables de Santé Canada ont déclaré au comité que les implants mammaires sont associés à une gamme de complications potentielles, y compris des complications potentiellement mortelles.
Plusieurs projets de loi d’initiative parlementaire ont été présentés au Parlement appelant à la création d’un registre national, mais aucun n’a abouti.
«Nous ne devrions pas encore avoir à nous battre aussi durement pour obtenir des mesures de sécurité et de suivi pour les instruments qui portent la cote de risque la plus élevée de Santé Canada et qui ont connu de graves problèmes», a déclaré en mai Nancy Pratt, défenseure des droits des patients de la société canadienne Breast Implant Failure & Illness.
Ces problèmes vont des pannes d’instruments aux complications localisées, aux effets de la migration du silicone, aux maladies systémiques auto-immunes et à un lien connu avec le cancer, les décès et les rappels, a détaillé Mme Pratt.
Elle a déclaré au comité qu’elle vivait sans le savoir avec des implants mammaires qui avaient fait l’objet d’un rappel.
Les députés du comité suggèrent de récupérer les coûts de fonctionnement du registre auprès des fabricants d’implants mammaires.
Le comité recommande également que Santé Canada reconnaisse officiellement la «maladie des implants mammaires», caractérisée par de la fatigue, de l’anxiété, des douleurs chroniques et un dysfonctionnement du système nerveux.
Il n’existe actuellement aucun diagnostic médical associé à la pathologie.
«Les patientes portant des implants mammaires présentent souvent des symptômes suggérant un fonctionnement anormal du système nerveux autonome», a déclaré le Dr Jan Willem Cohen Tervaert, professeur de médecine à l’Université de l’Alberta, au comité le 9 mai.
«Bien qu’il n’existe pas d’estimation précise de la fréquence à laquelle cela se produit, nos études suggèrent qu’une femme sur quatre, soit 25 %, peut développer au moins trois symptômes évocateurs de cette maladie 10 ans après l’implantation d’implants mammaires.»
Le ministère fédéral évalue les maladies liées aux implants mammaires, mais n’a pas encore pris position sur la question faute de données disponibles.
«Une surveillance est en cours. Les rapports d’incidents sont évalués régulièrement par le ministère. Il n’y a pas encore de base pour modifier notre approche en matière d’homologation des implants mammaires», a témoigné en avril David Boudreau, directeur général de la direction des instruments médicaux au ministère de la Santé.
Contrairement à Santé Canada, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis reconnaît la maladie des implants mammaires et met en garde contre les symptômes potentiels sur son site Web.
Le comité recommande que le gouvernement investisse dans la recherche sur les implants mammaires, y compris leurs effets à long terme sur la santé.
Au moment où l’étude a été entreprise, le comité de parlementaires ne comprenait qu’une seule femme, bien que d’autres femmes parlementaires aient également participé à l’étude.
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