Grève: « Il y a urgence d’agir », dit une enseignante de Sept-Îles

Par Marie-Eve Poulin 5:00 AM - 19 Décembre 2023
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Sept-Îles école classe enseignante

Photo IStock

L’enseignante Annick Marsolais travaille auprès d’une clientèle avec une déficience intellectuelle et/ou un trouble du spectre de l’autisme, à l’école Jean-du-Nord. Selon ce qu’elle constate sur le terrain, la situation urge pour améliorer les conditions de travail pour le bien des enfants. 

« C’est la première année que je me sens à bout de souffle », dit-elle, en toute honnêteté. 

Elle explique qu’il est difficile de trouver des enseignants qui sont à l’aise de travailler avec une clientèle à besoins particuliers. De plus, les conditions de travail et la lourdeur de la tâche font en sorte qu’il est ardu de garder le personnel de soutien. 

« Ils peuvent facilement trouver des emplois avec le même salaire, où ils ne vivront pas de violence verbale et physique », dit-elle. 

Mme Marsolais rapporte qu’il n’y a plus personne pour remplacer dans les classes spécialisées, lorsque qu’un professeur ou un membre du personnel de soutien est malade ou doit s’absenter.

« Je n’arrive pas à enseigner convenablement à mes élèves, lorsqu’il manque une intervenante, car plusieurs ont besoin d’un soutien constant », explique-t-elle. 

L’enseignante ne trouve pas normal le sentiment de culpabilité ressenti lors d’une absence. 

« On sait qu’on laisse l’équipe et les élèves dans une fâcheuse position.» 

Elle souhaite que la profession soit valorisée et que les conditions s’améliorent pour devenir un emploi de choix.

« On doit avoir de la relève, pour nous aider dans nos classes, pour le bien être de nos élèves », ajoute-t-elle. 

Mme Marsolais comprend que ce n’est pas facile pour bien des parents, ou pour ceux qui ont besoin d’une routine, ou de constance. Mais ses élèves ont la chance d’avoir des parents dévoués. Elle croit qu’au retour, ils seront capables de rattraper tout le retard, s’ils sont en mesure d’avoir le personnel nécessaire pour les aider.

« Je suis la première à défendre mes élèves, pour qu’ils aient droit à l’éducation qu’ils méritent. Mais je pense qu’il faut faire des sacrifices pour faire avancer les choses », dit Annick Marsolais. 

« Je crois qu’on lance un cri du cœur et qu’on doit être entendu.»

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